1996-1998:
Été:Son congé sans solde étant terminé de même que son contrat à l'Éducation permanente, Micheline reprend, le vague à l'âme, son poste au département de français, ce qui entraîne le départ pour Montréal de son remplaçant au département de français, André Blanchard et de sa blonde Aline. Ce ne sont pas les premiers couples d'amis que nous voyons partir alors que nous restons sur place. Mais toujours ce même sentiment de déchirement!
Micheline compte sur quelques collègues et alliés au département de français pour rendre la vie départementale viable, malgré les querelles et les divisions internes qui gâchent l'ambiance. Elle aurait tellement aimé œuvrer dans un département soudé comme le mien! Parmi ses amis au travail, il y a Georges Bélanger, Josette Voyer, Robert Dickson et Yves Lefier avec qui je m'entends bien. Ce qui me frappe aujourd'hui, c'est que la Grande Faucheuse est venue prématurément chercher trois d'entre eux!
Fin juillet début août: À la demande de Gratien Allaire, j'ai accepté de donner, avec quelques collègues, un séminaire intensif sur la francophonie canadienne alors que La Laurentienne accueille des étudiants des quatre coins du pays. À la fin du cours, une photo de groupe est prise qui me rappelle que la regrettée Hélène Gravel, professeure de théâtre, avait également mis l'épaule à la roue.
19 août: Micheline et moi se rendons à Rouyn-Noranda pour rencontrer le responsable du service du personnel, M. Normand Ouimet pour une première prise de contact. La rencontre se déroule fort bien et M. Ouimet m'autorise à accéder aux dossiers du personnel qui ont été embauchés pour une première fois avant 1940. Je jubile devant le potentiel de découvertes qui s'ouvre devant moi.
Septembre: Marjolaine fait son entrée comme étudiante à la Laurentienne. Comme son nom de famille est Lacroix, plusieurs professeurs ignorent qu'elle notre fille. Au fil des conversations que nous aurons avec elle au sujet de ses cours, Micheline et moi se rendons compte combien les pratiques pédagogiques de certains collègues divergent des nôtres!
6 septembre: G.S. Kealy de la revue Labour/Le Travail me remercie des révisions apportées à mon article sur la sous-traitance et me fait parvenir un contrat de publication. Il m'annonce que l'article paraîtra dans un an à l'automne 1997.
14 septembre: Je passe une partie de la journée dans les dossiers du personnel de la Noranda en dépouillant la moitié des dossiers des travailleurs dont le nom de famille commence par B. J'entrevois déjà de belles comparaisons avec les données de Paul. J'y retournerai le 15 novembre pour terminer mon dépouillement des B.
Automne: Tout au cours de l'automne, je prépare un nouveau cours de première année en histoire européenne que je donnerai en janvier. Après l'histoire des femmes l'année précédente, c'est un cours d'introduction qui aborde notamment les deux guerres mondiales, la décolonisation, la Guerre froide, etc. Cela me passionne car aborder les grandes étapes du XXe siècle demeure un sujet plus d'actualité que l'histoire de la Nouvelle-France. Celles et ceux qui ont enseigné savent combien le même cours répété d'une année à l'autre devient lassant.
Parmi mes étudiants et étudiantes de 1re année en histoire canadienne de l'automne, il y a une certaine Miriam Cusson qui relatera, avec humour, son entrée universitaire lors de ma fête de retraite en 2008. Son témoignage ayant été filmé, je vous invite à le visionner.
Début novembre: Les résultats de mon examen annuel chez le médecin du Centre de santé communautaire de Sudbury sont catastrophiques: j'aurais fait, sans m'en rendre compte, une crise cardiaque dans le passé, et je traîne un surplus de poids avec mes 200 livres. La petite aspirine quotidienne me suit depuis de ce moment. Et je prends une décision radicale: je marcherai tous les jours, été comme hiver, pour aller travailler afin de faire de l'exercice. Les premiers mois, ce trajet de 40 minutes demandera un effort de volonté, mais très vite mon corps exige cette marche qui me permet de relaxer et d'apprécier la nature et MON LAC RAMSEY!
18 novembre: Puisque j'ai accepté qu'on l'on soumette, pour une deuxième année d'affilée, mon nom pour le prix d'excellence en enseignement, j'écris à mon doyen, Bob Segsworth à ce sujet. Ayant déjà soumis sans succès mon dossier pour ce prix en 1991, c'est donc la troisième fois que ma candidature est proposée. Jamais deux sans trois!
26 novembre: En vue de la correction prochaine des travaux de fin de session de mon cours de première année en histoire canadienne, je prépare, comme à l'habitude, une grille de correction très élaborée qui me rappelle ô combien cet exercice d'évaluation des travaux me pesait!
6 décembre: Le collègue de Micheline, Yves Lefier qui accumule depuis des années des informations bibliographiques sur l'Ontario, publie son livre, L'Ontario français, 1613-1995 à l'Institut franco-ontarien. Pour célébrer l'événement, on lui fait une fête surprise à la maison.
13 décembre: J'écris une lettre à Jacques et Renée en France dont voici quelques extraits qui me paraissent fort révélateurs de mon état d'esprit. Si ce rêve de partir avant la date normale de la retraite se fera effectivement 12 ans plus tard, plutôt que les six années anticipées à ce moment-là, le projet est déjà bel et bien en place.«Je vous écris pour vous tenir au courant de ce que nous sommes devenus. Une chose est certaine votre coin de pays nous manque régulièrement. Cela a laissé des traces: quand on se prend un Roquefort, quand on se mange un chèvre pas trop bon, quand on s'achète un Picpoule, quand on mange du bon pain, quand on écoute TV5. La nostalgie nous a donc envahis souvent.
En fait, il faut savoir que la sabbatique passée près de vous a continué à avoir des effets. L'urgence de profiter de la vie autrement qu'en travaillant à plein temps s'est fait cruellement sentir au point de nous amener à songer à une retraite anticipée.
Pour réussir ce projet, il faut avoir fini de payer nos deux maisons. Celle où nous habitons sera complètement payée dans 3 ans et l'autre que nous louons dans le Nouveau-Sudbury le sera dans 6 ans. Ces deux maisons sont nos moyens d'avoir une retraite anticipée. À cela s'ajoute le fait que les enfants seront, selon toute vraisemblance, partis du nid. Et s'il le faut on leur donnera un coup de pied au cul pour qu'ils décollent!
Ce n'est pas le travail qu'on veut éliminer mais l'obligation du travail, ce qui n'est pas la même chose. Le stress de l'enseignement qu'on adore tous les deux nous tuent. On le sent retomber à chaque fin de session, comme maintenant. Je pense que je continuerai à écrire sur l'histoire des mines ─sujet que j'ai d'ailleurs apprivoisé en France.
Il y a dans cette idée de quitter la Laurentienne dans 6 ans quelques facteurs qui pèsent lourdement sur notre décision. D'abord un problème de santé. Le médecin m'a rappelé à l'ordre cet automne: j'ai des problèmes au cœur, j'aurais fait, selon lui, une crise cardiaque et ma pression artérielle est trop élevée. Cela m'a confirmé cette impression que j'ai depuis la sabbatique que ce métier -que j'adore- me tue et qu'il vaudrait peut-être mieux le lâcher avant qu'il me fasse trop mal.»
18 décembre: Un peu comme je l'avais fait à Nant en écrivant à Bruno Ramirez, j'envoie une autre bouteille à la mer en écrivant à José Igartua de l'UQAM qui vient de publier son livre Arvida. Étant donné qu'il exploite à fond les dossiers du personnel de l'ALCAN, j'y vois la possibilité de parler à un expert sur le sujet. Sans le savoir encore la démarche me permettra de résoudre plus tard mon problème de publier mon manuscrit forestier.
Fin décembre: Normand, qui s'est séparé d'Angèle à l'automne, vient à Sudbury avec ses deux enfants passer quelques jours pour le temps des Fêtes. On se fait quelques soupers et notamment un où l'on reçoit François Boudreau.
1997
Janvier: Les réformes administratives, discutées depuis plus d'un an sur l'autonomie des programmes en français, débouchent sur du concret au département: les professeurs qui enseignent en français se réuniront séparément afin de discuter de leurs besoins et de leurs projets de cours. En tant que secrétaire du groupe, je rédige les procès-verbaux qui ont été bien sûr conservés. Pour éviter les discussions sans fin, on convient d'une règle absolue: les réunions dureront au maximum une heure, pas une minute de plus. Le 10 janvier nous tenons notre première réunion.
Le choix du terroir célébré lors du Buffet de la francophonie se porte sur la Louisiane. Avec toujours 100 invités, l'événement se tiendra le 15 mars et fera salle combe. Annette et François Ribordy, François Boudreau, Micheline et moi se répartissons les tâches, la plus ingrate étant assumée par les Ribordy qui s'occupent de la bouffe. Confectionner et préparer un repas gastronomique pour 100 personnes n'est pas une mince affaire!
J'adore mon cours de première année en histoire européenne. Il me permettra notamment de faire comprendre aux étudiants et étudiantes les enjeux du conflit au Moyen-Orient et puisqu'il fait appel à une riche documentation de films d'archives, cela me permettra de développer leur sens critique face aux images qui nous envahissent.
11 février: En vue de la prochaine réunion de la Mining History Association qui a lieu à Haughton au Michigan, je propose une communication qui met à profit un premier dépouillement des dossiers du personnel de la Noranda. Karey a accepté de participer à la conférence en y livrant une partie de son mémoire de même qu'une autre finissante du programme de maîtrise, Sandra Battaglini.
Février: Pendant la semaine de relâche, je vais en Abitibi avec Micheline rendre visite à mon père et à Lucienne. On s'arrête à Rouyn pour dépouiller les dossiers des mineurs de la Noranda dont le nom de famille commence par la lettre K et je consulte les archives de la Beattie Gold Mines conservés aux Archives nationales de l'Abitibi Témiscamingue.
27 mars:L'université Laurentienne émet un communiqué annonçant que je suis le gagnant du prix de l'enseignement. Rendez-vous est donné au mercredi 2 avril pour une réception au salon des Gouverneurs. L'allocution que j'y prononce s'intitule «La place de l'enseignement à l'université». Malgré quelques blagues, le ton est trop sérieux car je cherche à dénoncer la paresse pédagogique universitaire, ayant eu trop souvent le sentiment de prêcher dans le désert. C'est au moment où Micheline, gagnante à son tour de ce prix en 1999, prononcera pour la même occasion une allocution brillante et festive, que je me rends compte que ce genre de rendez-vous n'était pas fait pour les remontrances, bien qu'elles aient trouvé écho, trois mois plus tard, dans le journal Le Voyageur.
13 avril: Geoff, qui est maintenant vice-recteur, me demande afin de compléter mon dossier de candidature de rédiger un texte sur ma philosophie de l'enseignement car il veut proposer ma candidature pour un prix 3M institué pour récompenser les meilleurs enseignants universitaires canadiens. Je rédige un texte intitulé «La recherche au service de l'enseignement et non le contraire» que je lui transmet ce jour-là et qu'il fera traduire en anglais.
14 avril: Ayant finalement reçu les deux évaluations anonymes du Programme d'aide aux éditions savantes pour mon manuscrit forestier, je rédige une réponse étoffée à ces évaluations qui restent fort positives et qui m'ont fait la preuve que mon manuscrit a été examiné avec beaucoup de rigueur et de sérieux. Le 1er mai le PAES m'annonce que j'ai obtenu la subvention de sorte qu'il ne me reste plus qu'un éditeur qui accepterait de me publier.
23 avril: Le cœur léger -la session est terminée!- Micheline et moi avons accepté d'animer à Sudbury une soirée organisée pour la Fête internationale du livre. Beaucoup de ceux venus au Buffet de la francophonie assistent à l'événement. Je lis un passage de La mégère apprivoisée de Shakespeare, celui qui clame que la femme doit obéir à son mari, faisant ainsi bondir à dessein certaines spectatrices.
5 mai: Remise de mon rapport annuel au doyen. J'annonce un autre projet de livre sur les mineurs dont je suis en train de réunir les pièces du puzzle. Portant sur la mobilité des mineurs du Nord, il mettra à profit les textes de mes deux conférences à la Mining History Association (dont celle que je prononcerai un mois plus tard), le mémoire de maîtrise de Karey sur les Italiens de Copper Cliff et celui d'un mémoire de baccalauréat d'un autre étudiant, Alain Daoust, sur la mobilité interne des mineurs de l'INCO.
7 et 8 mai: Je tente une approche auprès de l'éditeur L'Harmattan afin d'y faire publier mon manuscrit forestier. Au bout d'un moment, l'éditeur se rend compte qu'en tant que maison d'édition française, il ne pourrait pas toucher la subvention du PAES réservée aux éditeurs canadiens, ce qui met fin au projet. Tout est encore à recommencer!
Début juin: Avec Karey et Sandra, je pars pour le Michigan afin de participer à la conférence de la Mining History Association. Pour l'occasion, elles louent une voiture décapotable. Assisses toutes les deux en avant afin de se partager la conduite, je reste sur la banquette arrière de sorte qu'on me prend sans doute pour un sugar dady en ballade!
1er juillet: Normand déménage à Ville Saint-Laurent avec Sandra qu'il a rencontrée au cours de l'hiver. Dans cette nouvelle relation amoureuse qu'il le fait grandir, il vit dorénavant, comme moi, dans une famille reconstituée.
10 juillet: José Igartua m’informe par courriel que McGill-Queen’s University Press, qui a publié son livre Arvida, pourrait être également intéressé par mon manuscrit forestier. Il me recommande néanmoins de m'assurer que le travail de révision soit bien fait en raison de leur manque d'expertise pour les ouvrages publiés en français. Peu de temps après, je soumets mon texte à Brian Young qui est responsable d’une des collections de cet éditeur universitaire.
21juillet: On m'annonce que je suis récipiendaire d'un Prix 3M. À l'époque, je mesure mal le prestige rattaché à ce prix au Canada anglais qui n'avait jamais été attribué à un professeur de la Laurentienne et qui jusqu'en 2014, n'a pas trouvé d’autre récipiendaire laurentien. Cela dit, je n'ai pas pu faire autrement de me dire que ce prix représentait un formidable pied-de-nez aux membres du comité d'attribution du prix d'excellence en enseignement qui avaient, à deux reprises, refusé ma candidature. Merci Bob, merci Geoff d'avoir cru en moi.
Fin juillet: J'ai conservé peu de traces écrites de nos excursions de champignons que nous faisons depuis quelques années avec Josette. À cette période, ce sont les bolets et les cèpes que nous cueillons, n'ayant pas encore nos propres boisés de chanterelles.
Août: Tandis qu'Étienne, qui vient d'obtenir son diplôme d'études secondaires, grandit en taille et en sagesse, Marjolaine, de son côté, a décidé de nous quitter pour s'installer chez son père biologique à Montréal afin de préparer ses auditions dans les programmes de théâtre de la métropole.
7 Septembre: Louis-Philippe embauché depuis peu par le restaurant Da Gionnavi, rue Sainte-Catherine, y fait la rencontre de Nathalie Bruneau, également à l'emploi du restaurant. Le couple allait emménager ensemble plus de six mois plus tard.
McGill-Queen's University Press me demande de résumer succinctement mon manuscrit forestier en y présentant sa problématique et ses composantes matérielles.
8 septembre: En ce début de session, les collègues francophones du département se réunissent pour poursuivre nos discussions sur le programme d'histoire. Quatre réunions seront tenues au cours de l'automne, soit le 8 septembre, le 8 et le 29 octobre et le 9 décembre. Cette dernière réunion marque une rupture majeure avec le mode d'attribution des cours et des horaires. Alors qu'auparavant, cela se faisait entre le prof et le directeur avec la participation de la secrétaire, maintenant à la suggestion de Gaétan, ces décisions se prennent en groupe, en déterminant d'abord les besoins du programme d'histoire au baccalauréat et à la maîtrise. Ensuite, on décide en commun qui devra donner quel cours. C'est ainsi que s'établissent rapidement des principes dans l'attribution des cours et des horaires afin qu'il n'y ait pas entre nous d'injustices et de privilèges.
30 septembre: Je décide de jouer le grand jeu: demander la titularisation en m'appuyant surtout sur l'excellence de mon enseignement. Étant donné que cette démarche requiert quelques évaluations externes, la démarche sera longue et n'aboutira qu'en décembre 1998.
Grâce à M. Ouimet de la Noranda, j'ai pu établir un contact avec le responsable du personnel de la mine Sigma de Val-d'Or. Je lui fais parvenir une lettre afin de définir mes objectifs et les dossiers du personnel que je souhaiterais prochainement dépouiller. C'est un peu avant Noël lors d'une visite chez mon père que je mets la main sur ces précieuses informations.
3 octobre : McGill-Queen's accepte de publier mon manuscrit forestier. J'en suis fort heureux, sans me rendre compte alors que le montage financier de la publication n'est pas complété, malgré la subvention du Programme d'aide aux éditions savantes.
Début octobre: José Igartua vient à Sudbury pour donner sa conférence en tant qu'invité du département. On le reçoit à la maison pour souper. Et pour l'épater, on s'arrête de retour de la Laurentienne, le long du chemin du Lac Ramsey, à l'endroit même où j'ai repéré, le matin, quelques beaux cèpes. Pour le spectacle, je les cueille devant lui pour les apprêter pour le souper.
Automne: La revue Labour/Le Travail publie enfin mon article sur la sous-traitance forestière. Décidément les choses vont bien pour moi!
Début novembre: La Société pour l'avancement de la pédagogie dans l'enseignement supérieur qui parraine les Prix 3M m'invite au Château Montebello pour célébrer la remise officielle des prix. À mon grand étonnement, on me demande d'annuler mes cours du lundi afin d'y assister, ce que je refuse de faire. Notons que j'avais un peu fait la même chose au printemps en ne me présentant pas à la remise de mon Prix d'enseignement lors de la graduation du printemps!
11 novembre: Je soumets à McGill-Queen's la version finale du manuscrit forestier que j'ai réaménagé à la lumière des suggestions de Brian Young.
1998:
Janvier: Il y a déjà un bon moment que Micheline s'affaire avec Annette Ribordy et Robert Dickson à organiser pour l'Institut franco-ontarien un grand colloque canadien sur la situation des Arts en milieu minoritaire qui doit se tenir à Sudbury en juin. Annette et Micheline se rencontrent régulièrement et rédigent plusieurs demandes de subvention car l'événement, qui doit accueillir une centaine d'invités de partout au Canada, exige des fonds considérables. J'ai promis un coup de main en organisant, pour l'occasion, une visite commentée d'un quartier populaire de Sudbury, le Moulin-à-Fleur.
6 janvier: Ali Reguigui, responsable de la Série monographique en Sciences humaines de l'Université Laurentienne, m'informe qu'après une évaluation externe, mon manuscrit La mobilité des ouvriers-mineurs du Nord ontarien et québécois, 1900-1939, a été accepté pour publication. Reste à trouver un financement de 3,500$. C'est pourquoi j'écris ce jour-là à Geoff, Bob et Gratien pour demander un appui financier que j'obtiendrai.
En raison du verglas et de l'insécurité qui en découle, la belle-mère passe quelques semaines avec nous à Sudbury. Pour permettre à Micheline de travailler dans son bureau, je regarde souvent la télévision avec elle. Mes proches savent que j'adore la télévision, je m'en défends à chaque fois en affirmant que j'en avais été trop privé pendant ma jeunesse! Lors de ces écoutes, je lui fait découvrir une nouvelle télésérie française diffusée à TV5 qu'elle apprécie rapidement: Joséphine, ange gardien. Cela dit, elle demeure avant tout une fidèle téléspectatrice de Top Modèles! Je me rappelle également avoir fait de la saucisse avec elle et qu'elle m'ait avoué que, toute jeune, elle en avait fait avec son grand-père, mais que ce savoir-faire s'était perdu dans la famille.
Début février: François Ribordy, qui organise une conférence internationale de sociologie intitulée La nature et la loi, me demande d'y faire une présentation. J'accepte le défi et je propose une étude des approvisionnements de bois de la rivière Sturgeon. On peut dire que cette année 1997-1998 en est une d'étroite collaboration avec les Ribordy, même si nous avons cédé notre place afin qu'une autre équipe se charge d'organiser le souper de la francophonie.
Hiver: Marjolaine est revenue vivre à la maison au cours de l'hiver, tout en continuant à préparer certaines de ses auditions.
1er mars: Louis-Philippe et Nathalie emménagent ensemble rue Bellechasse. Le voilà rendu complètement adulte et assumant ses choix de vie. Que demander de plus? Des petits-enfants, mais cela viendra un peu plus tard.
Avril : À la demande d'Aurèle Parisien, de McGill-Queen's University Press, je sollicite, dans le cadre d'un concours interne (FRUL), une subvention de 3000$ pour compléter le financement de mon livre forestier, somme qui sera effectivement accordée.
24 avril: Parution de mon deuxième manuscrit sur les mineurs, La mobilité des ouvriers-mineurs du Nord ontarien et québécois, 1900-1939. Karey Reilly et Alain Daoust y signent chacun leur texte. Comme pour le livre à venir à McGill-Queen's, l'ouvrage contient plusieurs photographies d'époque. Par ces illustrations accompagnées de longues vignettes explicatives, je cherche à rendre le contenu plus attrayant, bien conscient que les travaux universitaires comme les miens comptent sur un trop faible lectorat.
Quand, en mai, le livre est lancé sur le campus avec d'autres publications, Karey me fait remarquer un détail qui m'avait échappé jusqu'alors, soit que mon nom de famille a mal été orthographié sur la page de couverture. Encore aujourd'hui j'ai grand peine à revoir ce livre, en raison de cette faute qui me paraît être une plaie monstrueuse. D'ailleurs, cela ne passe pas inaperçu car Odette Vincent le souligne, dès l'automne, dans le seul compte rendu publié sur l'ouvrage. Un compte rendu mitigé qui critique, avec raison, la mauvaise qualité des graphiques, tout en soulignant quelques forces et faiblesses.
8 mai: Remise de mon rapport annuel au doyen.
Mai : Micheline fait la connaissance du nouveau directeur artistique du Théâtre du Nouvel-Ontario, André Perrier. À titre de comédienne, elle participe à la mise en lecture de la pièce de théâtre de Marguerite Andersen, La fête que met en scène André le 20 mai. Ce n'est qu'un peu plus tard qu'André devient un ami commun.
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