2015 : UNE GRANDE ANNÉE POUR LES VOYAGES

Janvier : Je mets la dernière main sur notre article traitant du roman de Bernard, Juana, mon aimée en demandant notamment des informations additionnelles sur les membres du jury qui ont voté en faveur du roman en 1932.

18 janvier : Maintenant que le site sur Harry Bernard est pour ainsi dire complet et terminé, j’amorce avec Normand des discussions sur un autre projet de site web en histoire urbaine cette fois. C'est liremaville.com sur lequel lui et moi travaillons encore 5 ans plus tard.

27 janvier : Soumission de l’article à la revue MENS. Je me reconnais bien ici car je ne voulais surtout pas que la Grande Faucheuse profite de notre vol vers Venise pour laisser ce projet de publication inachevé.

5 février : Dans un courriel envoyé à Normand avant le départ en Italie, je lui dis : «Au fur et à mesure que le passé derrière moi s'accumule et s'épaissit alors que l'avenir se vide peu à peu de ses promesses, je suis de plus en plus résigné face à cette toute petite éventualité de la mort.»

7-13 février : Je ne reviendrai pas sur ce voyage que l'on trouve ailleurs sur ce site. Je suis heureux d’avoir vu la place Saint-Marc, le pont des soupirs et les fameuses gondoles. Le tourisme qui étouffe la ville de sa recherche et de sa mitraille de clichés, ne m’avait pourtant pas dérangé. Cela dit, je n'ai pas gardé ce sentiment que j'exprimais à mon ami Yvon quelques jours après notre retour et qui se présentait en ces termes: «Mais les voyages de courte durée comme celui-là, ce n'est pas pour moi ni pour Micheline. Être toujours dans l'urgence pour profiter du temps qui reste, ce n'est plus notre fort. On a fait ça durant toute notre vie professionnelle et cela suffit.»

17 février: Aux petites heures du matin Micheline et moi sommes allés chercher Lucienne et Suzanne au terminus d'autobus afin de les reconduire à l'hôpital Maisonneuve pour son traitement ophtalmologique. Une routine qui dure déjà depuis quelques années et qui se reproduira deux mois plus tard, une dernière fois.

À temps partiel, je travaille sur la reconstitution de ma chronologie, un travail de patience et d'efforts d'objectivité. Ce jour-là, j'aborde l'année 1995-1996.

Mi-mars: Je mets la dernière main à la conclusion du manuscrit sur les mineurs de Kirkland Lake.

4 avril: On fête les 40 ans de Louis-Philippe dans un restaurant à Laval. Que le temps passe vite! En cette occasion, je revois différentes personnes chères à Louis-Philippe dont Francine, celle qui l'a longtemps gardé quand il était jeune.

13 avril: Normand et moi avons arrêté notre choix pour la photo de la page d'accueil de notre site en construction liremaville.com. Ce sera un alignement de maisons de la rue Rushbrooke dans Pointe-Saint-Charles.

15 avril: Notre site harry-bernard.com est maintenant en ligne sur le site du CÉGEP Édouard-Montpetit. Merci d'abord à Normand qui a cru en ce projet dès le départ. Merci aussi à Michel et à Steve: vos compétences et votre professionnalisme ont permis de rendre son contenu conforme aux attentes des internautes les plus exigeants.

1er au 23 mai: Des 3 voyages que nous ferons en 2015, notre deuxième se déroule à Marseille. Dès notre installation, Micheline adopte la véranda vitrée de l'appartement qui donne au loin sur Notre-Dame-de-la-Garde, ce symbole de Marseille. On l'aperçoit vers la droite sur la colline. Micheline, admirative, y prendra religieusement son déjeuner tous les matins. On comprendra ensuite que l'expression souvent entendue dans de vieux films français mettant en vedette Fernandel, «Ô Bonne Mère!» la désigne également.

Par ailleurs, nous nous sommes même liés d'amitié avec Guy et Christine, les propriétaires du gîte. Je conserve un excellent souvenir de cette balade dans Marseille et les environs qu'ils nous ont organisée et que Micheline a filmé. Film qu'on trouve toujours sur Youtube.

Sur le plan familial, Louis-Philippe nous informe qu'il passe des moments difficiles à la maison dans sa relation filiale. Il ne nous appartient pas d'en dire davantage, si ce n'est notre sentiment d'impuissance.

1er juin: La revue MENS nous envoie l'évaluation de notre article soumis en janvier. Le texte est accepté moyennant une révision majeure. Il n'est pas facile de faire sa place dans un nouveau champ d'érudition. On se retrousse les manches et après deux semaines de travail intensif, je transmets au rédacteur en chef un long courriel expliquant les modifications apportées.

2-6 juillet: Normand et moi montons à Val-d'Or chez Suzette et Jean-Guy. De longs et beaux échanges sur la route. Un voyage de pêche mais aussi de retrouvailles familiales, particulièrement pour Normand que j'ai toujours présenté comme étant mon frère. On passera quelques jours au chalet de Jean-Guy taquiner les dorés. Histoire de bien mériter l'hospitalité prodiguée, on effectuera bien sûr quelques travaux manuels. Deux photos témoignent de ce beau séjour: l'une prise sur la pierre tombale de mon père avec qui Normand avait toujours eu une relation privilégiée, et l'autre, prise lors de la fête que Suzette organise pour ses 25 ans de service à Télébec.

7 juillet: Dès mon retour j'accompagne Micheline pour une première de deux opérations pour ses cataractes à l'hôpital Fleury. C'est une réussite! L'autre ɶil sera opéré le 30 juillet et à partir de ce moment Micheline n'a plus besoin de lunettes, pour son plus grand bonheur.

Mi-juillet: Une autre retrouvaille! Cette fois pour moi, puisqu'une de mes très bonnes et anciennes étudiantes, Karey Reilly, à qui j'ai enseigné pendant 6 ans, est venue en vacances à Montréal. On se voit autour d'un verre dans le Vieux-Montréal, ressassant le passé mais parlant surtout de nos projets d'avenir.

On m'accorde la subvention de 5 000$ pour la publication du manuscrit sur les mineurs de Kirkland Lake. Subvention que j'avais dû redemander en mai 2015, à la suite du report du concours de 2014.

25 juillet: Le frère de Micheline, Robert fête son 50e anniversaire de mariage. Lui et Nicole ont invité la famille, et en cette occasion fut prise une jolie de photo de Maxime, Marjolaine et Étienne. Encore dans la trentaine, ils sont tous plus beaux les uns que les autres. Une photo à mettre dans un album-souvenir.

Août: Avec l'aide de Micheline, j'entreprends une recherche sur la relation privilégiée qu'a entretenue Harry Bernard avec Daniel Johnson en début de carrière. Micheline a dévoré la biographie sur ce premier ministre tandis que j'ai identifié tous les textes de Bernard qui lui ont été consacrés.

13 septembre: Annette Hayward, auteure d'un livre dont Micheline et moi avons rédigé un long compte rendu pour la revue MENS, en 2008, nous remercie de la qualité de nos remarques dont elle a vraisemblablement pris connaissance quelques années plus tard. Dans le milieu compétitif universitaire la chose est plutôt rare. Son livre, que nous avions beaucoup aimé, nous avait permis d'approfondir notre réflexion sur la place de Harry Bernard dans la littérature canadienne-française.

19 septembre-24 octobre: Un troisième et beau voyage en Alsace au cours duquel Étienne, Guénola et Michel, et finalement Marjolaine et Maxime nous ont successivement rendu visite. Vivant à Colmar, nous sommes entourés de vignobles dont ceux de Zellender où nous sommes ici photographiés.

25 octobre: Relisant la correspondance échangée au cours de ce voyage de 5 semaines, force est de constater qu'aucun courriel de nature professionnel n'a été expédié. Dès le lendemain du retour cependant, je relance la revue MENS.

23 novembre: Normand m'annonce qu'il signe ses documents de retraite cette semaine-là de sorte que ses derniers jours de travail seront en janvier 2016.

11 décembre: Prise de parole me fait parvenir une version révisée du manuscrit sur les mineurs de Kirkland Lake. La réviseure de Montréal aurait effectué un gros travail d'harmonisation des textes! Je reçois le tout avec une certaine appréhension. Comme je le mentionne néanmoins à mon éditrice:«Compte tenu de nos manies d'historiens pour les notes infrapaginales (c'est nous qui les avons inventées au XIXe siècle!) et du fait que j'expliquais justement en introduction le recours au JE plutôt qu'au NOUS, il se pourrait bien que je refuse plusieurs propositions de corrections. Micheline servira sans doute d'arbitre pour certaines questions. Cela étant, je suis persuadé qu'un manuscrit profite toujours de la lecture attentive d'un lecteur extérieur au projet.»

18 décembre: Une semaine plus tard, je fais parvenir à mon éditrice le fruit de mon travail sur la révision du manuscrit. Le courriel envoyé, dont je me félicite encore de la teneur, mérite d'être lu en entier en raison des nuances et des sentiments exprimés.

Fin décembre: Le repas de Noël donne lieu à la photo de famille habituelle à laquelle je tiens toujours.