2016 : De l’histoire minière à l’histoire urbaine
Janvier : Les premiers mois de 2016 seront en bonne partie consacrés à transformer le manuscrit révisé sur les mineurs de Kirkland Lake en livre. En janvier seulement, 5 échanges de courriels avec la directrice de Prise de parole.
4 janvier 2016 : Micheline et moi prenons contact avec une des petites-filles de Harry Bernard, Mireille Aranguren, afin d’obtenir sa collaboration pour notre site. Cela portera fruit.
Mi-janvier : Mon grand chum Normand pend sa retraite du collège Édouard-Montpetit et je me plais alors à penser qu’on pourra travailler davantage ensemble.
18 janvier La revue MENS nous demande de démontrer l'obtention de l’autorisation de reproduire certaines annonces provenant du Courrier de Saint-Hyacinthe. J’écris à Benoit Chartier afin de lui demander son accord non seulement pour une publication papier mais également électronique. Pour moi qui collabore bénévolement avec lui depuis plus de 10 ans, je trouve la demande bien superflue, mais cela se fera à la grande satisfaction de la revue.
Fin janvier : Normand et moi travaillons sur un article que l’on destine au service des archives de la ville de Montréal et qui propose, avec de nombreuses preuves à l’appui, la date du 24 juin 1925 pour une série de magnifiques photographies aériennes de Montréal attribuées à la Fairchild Aerial Surveys Co et que les archives avaient datées approximativement de 1925-1935.
Début février : Le premier fruit de notre datation est un court article sur le défilé de la Saint-Jean-Baptiste qui est en fait à l’origine de la série de photographies aériennes commandées par le journal La Patrie. On le propose au rédacteur de la revue Montréal en tête. Ce texte, qui sera accepté en mars pour publication, marque en fait le début d’un changement majeur d’orientation dans ma carrière d’historien retraité sans que j’en prenne alors conscience.
9 février : Mon attention se porte sur une campagne publicitaire de la brasserie Frontenac parue dans les différents hebdomadaires du Québec en 1930 dont Le Courrier. La campagne s’intitule «Dans cent ans d’ici» et dépeint le monde tel qu’on l’imagine un siècle plus tard grâce à des magnifiques dessins de George Cumine. Cherchant à obtenir les droits pour une publication dite savante je demande d’abord à Benoit Chartier.
13 février : Notre ami Michel de Normandie se suicide. Pour Micheline et moi c’est la surprise totale. On avait pourtant passé de si bons moments avec lui et sa blonde Guénola l’automne dernier. Comment ai-pu ne rien voir du drame intérieur qui le rongeait!
4 mars : Réception des épreuves du livre sur les mineurs de Kirkland Lake. Pendant une semaine, Micheline et moi s’attaquons à ce marathon de corrections où elle excelle bien plus que moi.
10 mars : Envoi d’une longue liste de corrections des épreuves .
23 mars : Après quelques échanges avec la directrice de Prise de parole, le choix de la photographie de la page de couverture est arrêté. J’aime beaucoup!
25 avril: J’explore auprès du rédacteur de la revue GLOBE son intérêt pour un article que je termine et qui porte sur les spectacles de variété et l’arrivée de la télévision. Cet article, qui se veut une contribution dans un autre champ de recherche, lui sera soumis le 3 mai.
5-8 mai: Voyage à Sudbury pour le lancement du livre sur Kirkland Lake. On couche chez notre ami Yvon durant tout le séjour. Quel plaisir ce fut de le revoir et d'échanger avec lui! Pour Micheline, il s’agit d’un premier retour réussi à Sudbury depuis janvier 2009.
J’ai accepté la proposition de la directrice du salon du livre, Sylvie Lessard, d’animer une excursion sur le centre-ville de Sudbury, comme je l’avais fait dans le passé. Malgré un temps pluvieux, cette sortie accueille un bon public et me satisfait beaucoup. Malheureusement je ne peux pas en dire autant du lancement. Je suis d’autant plus déçu que mes deux étudiants et coauteurs sont sur place. Je m’étais préparé un beau texte que j’ai depuis égaré et qui aurait décrit les péripéties de l’ouvrage, mais la formule imposée nous en a empêchés.
12 mai: Je résume à mon éditrice mes sentiments au sujet du lancement en ces termes : «Si la séance de signature a attiré plus de gens que je ne croyais et que la randonnée pédestre, malgré un temps exécrable, comptait 15 braves, je t’avouerai avoir été déçu du lancement. Certes la formule met trop en évidence l’animateur et pas assez les auteurs, mais c’est surtout l’absence de mes anciens collègues du département et de la Laurentienne (à l’exception de Donald Dennie) qui a fait le plus mal. …Bien sûr, on est vite oublié quand on est parti depuis 7 ans, mais je pensais que les propos du livre et mon dynamisme auraient pu plaire davantage.»
14 mai : J’aime beaucoup les dessins futuristes de Cumine et je tente ma chance auprès de l’entreprise qui a racheté la brasserie Frontenac à l’origine de la campagne publicitaire, la brasserie Molson.
18 mai-5 juin : Une croisière sur le Danube, longuement décrite dans un récit de voyage. Près de 5 ans après, il reste peu de souvenirs impérissables : Vienne et Budapest que j’aimerais bien revoir. Au final, sans doute le voyage qui a laissé le moins de traces.
5 juin : Dès le retour, deux dossiers m’attendent : les affiches de Cumine dont j’ai eu l’autorisation de toutes les reproduire par la brasserie Molson dans un article à des fins didactiques, et la visite à Montréal de Mireille,la petite-fille de Harry Bernard, qui souhaite nous rencontrer.
La rencontre avec Mireille Aranguren s’est bien déroulée. Plus à l’aise en anglais qu’en français elle a néanmoins bien suivi la conversation, grâce notamment à son fils étudiant en médecine à McGill. Micheline et moi lui avons remis la transcription de la correspondance échangée entre ses parents et Harry Bernard. Elle nous a promis d’en parler à sa mère, fille aînée de Bernard et toujours vivante, et de chercher des photographies qui nous permettraient d’illustrer sur notre site la famille Bernard. Un peu plus tard, elle nous fait parvenir cette jolie photo de sa mère, Louella, alors enfant et de sa grand-mère maternelle, épouse de Harry et qui portait le même prénom.
Les affiches futuristes de Cumine me demandent beaucoup de travail sur Photoshop afin de leur redonner du lustre. Je passerai des heures et des jours à les améliorer à temps perdu en choisissant les affiches les mieux imprimées dans les différents hebdomadaires disponibles pour améliorer les contrastes et les nettoyer.
6-11 juillet : Voyage à Val-d’Or avec Normand au chalet de Suzette et Jean-Guy. Revoyant quelques photos prises lors de ce retour dans mon Abitibi natale, je souris devant ces souvenirs. Comme à notre habitude, nous avons fait un peu de pêche mais nous avons aussi travaillé en installant le poêle à bois et la veille de notre retour, une magnifique visite à la Cité de l’or de Val-d’Or où une guide efficace, Caroll-Ann Naud, me fait comprendre plein de détails sur le travail minier et notamment sur le traitement des échantillons de minerais. Je tenais beaucoup à me voir en scène dans le vestiaire-séchoir, plus communément appelé la dry.
15 juillet: Normand et moi échangeons régulièrement pour ajouter du contenu à notre site liremaville.com toujours en élaboration. Cette journée-là, je lui écris: «Je voulais juste te mentionner que j'ai suivi ta belle suggestion de textes sur les curiosités urbaines et je me suis attaqué à un premier brouillon d'un blogue qui pourrait s'appeler, faute de mieux, L'arrivée tardive d'un bâtiment dans une série plus ancienne afin de traiter de manière le plus didactique possible la notion de rétention foncière (le beau cas de la rue Rushbrooke) et de remplacement (le cas de la rue Fabre).»
Août : Micheline s’affaire à retranscrire l’intégral d’un roman inédit de Bernard, Les Remplaçants car nous avons eu l’autorisation de la famille de le reproduire sur notre site.
10-11 août: On se rend à Ottawa rendre visite à André et Guillaume qui ont emménagé dans leur maison depuis quelques mois. Un magnifique séjour avec des amis qui nous tiennent à coeur.
Mi-août : Une première version d’un texte de présentation du roman que nous avons rédigé est soumise, avant sa mise en ligne, à Mireille et à Josée, une autre petite-fille de Bernard, car nous souhaitons lever le voile sur la vie intime de leur grand-père. Malheureusement elles nous demandent d’en supprimer certaines parties. Afin de conserver de bons rapports, nous nous plions à leur demande de sorte qu’à la fin du mois un texte de présentation modifié se trouve en ligne.
9 septembre : Normand et moi signalons au service des archives de la ville de Montréal la nécessité de revoir la datation de la série de photographies aériennes de la Fairchild Aerial Surveys Co. On profite également de l’occasion pour leur offrir notre article qui est en fait un exercice de datation très technique. Compte tenu de l’utilisation assez répandue de ces photos par différents historiens, le fait de savoir qu’elles datent du 24 juin 1925 pourrait s’avérer fort utile. Si notre petit texte soumis à Montréal en tête se voulait un modeste début en histoire montréalaise, celui-ci, qui sera finalement mis en ligne quatre mois plus tard sur site des archives, reste sans conteste un texte pointu que seuls les spécialistes peuvent peut-être apprécier.
14 septembre : En attendant de voir si la revue Labour/Le Travail pourrait être intéressée par une note de recherche que j’ai rédigée sur les affiches de Cumine, j’explore avec la rédactrice de la revue Heritage Sutton, Jeanne Morazain, la possibilité de lui soumettre également ce texte.
1er-22 octobre : Un voyage à Lyon qui, lui, a laissé plusieurs souvenirs impérissable, comme ce sentiment de pur bonheur qui ressort de cet ego-portrait.
Pendant ce voyage j’apprends du musée McCord qu’ils ont modifié, comme je l'avais suggéré, la date d’une de leur photographie du pont Jacques-Cartier alors en construction. Ayant examiné attentivement plusieurs autres clichés des travaux du pont, je suis parvenu à démontrer que l’une d'elles présentait une date erronée puisqu'elle avait été prise en 1929 et non de 1930. Une fois cette correction apportée, Normand et moi avons proposé au service des archives de la ville de Montréal une date très précise pour une autre photographie similaire, celle-là mise en ligne sur leur site. Notre proposition, d'une prise de vue au printemps 1929, fut acceptée et c’est avec une certaine fierté que, dès l’hiver suivant, on pouvait la voir imprimée et correctement datée dans un nouveau livre, Traces, de Linteau, Joyal et Robert.
Parmi les meilleurs souvenirs de ce voyage, il y a notre escapade à la resplendissante grotte de Chauvet et le marché, toujours aussi beau, de Vaison-la-Romaine où nous avons célébré avec nos amis marseillais Christine et Guy l'anniversaire de Micheline.
Fin octobre : Notre fille Marjolaine nous fait parvenir cette fort jolie photographie qu’elle a prise alors qu’elle montre à la planète entière ou plus probablement à ses nombreux amis Facebook l’état de sa grossesse. Moi qui ai toujours souhaité avoir de nombreux enfants, c’est avec une immense joie que j’accueille la venue prochaine d’un autre membre de la famille.
21 novembre : Entrevoyant le temps des Fêtes, j’exprime à nos amis André et Guillaume mes craintes de ne plus pouvoir poursuivre notre traditionnel réveillon du Jour de l’An : «Dès que nous avons su, Micheline et moi, que vous déménagiez à Ottawa, nous n’avons pas voulu gâcher votre joie en vous exposant nos craintes de ne plus pouvoir poursuivre notre rendez-vous du 31. La distance à parcourir, les possibles tempêtes de neige qui rendent incertains rendez-vous, une Micheline qui vieillit et qui est moins certaine au volant étant au nombre des facteurs que nous avions tout de suite entrevus et qui sont toujours vrais aujourd’hui.»
Début décembre : Les éditions David accepte de publier le roman de Micheline. Une grande nouvelle!
16 décembre : J’envoie à Mme Morazain de Heritage Sutton le courriel suivant :«Je viens de recevoir la réponse de la revue Labour/Le Travail au sujet de ma note de recherche sur les affiches de Cumine. Deux évaluateurs sur trois l'ont refusé en raison d'un manque de réflexions théoriques. Puisque ce texte n'a jamais eu de prétentions théoriques, je ne m'en sens pas plus mal. C'est dire que vous pourrez avoir l'exclusivité d'un texte qui semble tout désigné pour correspondre aux objectifs de votre revue.»
Noël : Bien sûr, il y a eu un souper de Noël avec tout mon monde et la photo de famille habituelle. Mais le réveillon du Jour de l'An se fait sans André et Guillaume.