2020 et 2021 : PUIS VINT LA COVID

Janvier et février : Normand et moi travaillons à la préparation de notre conférence sur Rosemont prévue pour le mois de mai. De nombreux et longs échanges de courriels en témoignent et définissent une période de réflexion déterminante.

4 janvier : En attendant la réponse du CRCCF au sujet de la proposition de don de Micheline, je demande l’avis à Michel Bock au sujet de l’idée de proposer à mon tour mes trésors au CRCCF. Ses encouragement à aller de l’avant, deux jours plus tard, mes lancent dans le traitement et l’organisation de mes archives.

17 janvier : Je souligne à Normand que l’étudiante qui a rédigé un mémoire de maîtrise sur Rosemont, Marie-Hélène Lachance, a eu recours à un document foncier de première importance, soit le rôle des valeurs locatives pour déterminer les ménages qui étaient propriétaires et ceux qui étaient locataires. Je découvre une nouvelle source en histoire montréalaise que je ne connaissais pas. Je m’empresse de communiquer avec le service des archives de la ville de Montréal pour en demander une copie.

20 janvier : Je soumets à mon tour une description de mes boîtes à Geneviève Piché responsable des archives au CRCCF. Ma lettre de présentation parle d'un «historien atypique, ayant successivement investi de nombreux champs de recherche, l’histoire forestière, l’histoire minière, l’histoire sociale, l’histoire culturelle franco-ontarienne, l’histoire littéraire, l’ethnomycologie et plus récemment l’histoire urbaine». Elle contient également un aveu de taille auquel je souscris encore : «Si j’ai été un historien bien ordinaire, j’estime avoir été un pédagogue de premier plan…». J’ajouterais aujourd’hui qu’à force de multiplier mes champs de recherche, j’ai sans doute nui à ma réputation et, sans le vouloir, perdu de la crédibilité. Les historiens de renom sont des spécialistes d’un ou deux sujets, comme Linteau l’est pour l’histoire montréalaise. Tant pis pour moi!

22 janvier : Normand et moi ajustons nos données respectives sur les propriétaires et locataires du Vieux-Rosemont. Je lui écris : «Nos différences viennent du fait qu’en histoire j’ai parfois eu recours à mon intuition. Cela m’a permis d’anticiper et d’entrevoir des phénomènes autrement inaccessibles, tout en acceptant une marge d’erreur qui ne change rien au portrait d’ensemble. Je n’ai pas comme toi ce réflexe d’exhaustivité que j’ai souvent trouvé chez les gens des sciences pures.» L’approche systématique de Normand ne laisse rien au hasard alors que je cherche toujours à généraliser. J’ai le sentiment profond que la combinaison de nos deux approches nous rend de redoutables chercheurs.

24 janvier : Finalement ma dernière boîte d’archives minières va trouver preneur. En effet Bibliothèque et Archives nationales du Québec en Abitibi-Témiscamingue accepte de la conserver. Composé majoritairement de photocopies de dossiers du personnel de la Noranda Mines et de la Sigma Gold Mines, mon don n’a pas, à leurs yeux, beaucoup de valeur monétaire sur le plan archivistique et prendra place dans la collection générale. J’avoue avoir été agacé par leur évaluation car je sais pertinemment que les dossiers du personnel remis ont une très grande valeur historique. Mais au moins la boîte sera conservée et d’autres que moi pourront se pencher sur les carrières et les itinéraires des mineurs.

25 janvier : Normand m’annonce qu’il a accepté de s’impliquer dans la Société d’histoire Rosemont-Petite–Patrie. Comme il le dit lui-même : après tout, je suis un gars de Rosemont. Son implication me fait découvrir une société d’histoire très ouverte à nos recherches et me fait prendre conscience de mes limites et de ce que je suis prêt à faire à mon tour pour m’impliquer : «Si un jour il y avait un groupe d’histoire de Villeray qui prendrait racine (ce dont je doute de plus en plus, car je m’apprête à lancer la serviette), je ne crois pas que je veuille y jouer un rôle. J’aime mes excursions, nos recherches et nos conférences, le reste j’essaierai de m’en passer, tout en étant bien conscient qu’il faut bien que quelqu’un se tape ce travail ingrat. Encore bravo pour ton implication.»

28 janvier : Rencontre des deux dernières personnes qui voulaient s’impliquer avec moi dans un groupe d’histoire sur Villeray. La rencontre se passe mal, comme si on me reprochait de me détourner d’elles en m’investissant dans l’histoire de Rosemont. Un éventuel livre avec Normand sur l’histoire de Rosemont et de Villeray a très mal été reçu. Cette rencontre mettra un terme à ce projet que j’avais eu de lancer une société d’histoire de Villeray.

12 février : J’écris à Michel Vincent pour lui mentionner que l’idée de réunir sur un même site les écrits de Harry Bernard et ceux de Louis Dantin continue d’être discutée à l’Université de Sherbrooke, en étant mis de l’avant par le spécialiste de Louis Dantin, Pierre Hébert. Ce projet, brièvement abordé en 2019, me laisse croire que les écrits de Harry Bernard pourrait être hébergé à l’Université de Sherbrooke, ce qui ne se fera pas. Mais que Pierre Hébert se soit intéressé à notre site me comble de joies.

18 février: Normand et moi avons fait accepter par la SHRPP l’idée que nous donnions une autre conférence qui porterait sur les différents outils de recherche qu’on trouve en ligne. Cette conférence, qui s’inspire directement de notre site liremaville.com, est programmée pour septembre 2020.

21 février: Je reçois de la Revue d’histoire urbaine une évaluation positive de mon article sur les promesses de vente.

Le même jour je découvre un peu par hasard que Google street view nous permet de voyager dans le temps. En un clic, on peut en effet visionner les films tournés par Google dans les rues de Montréal plus de 10 ans en arrière!!!

24 février : Je raconte à Donald Dennie notre déménagement à ORA en ces termes : «Oui nous sommes déménagés dans une résidence pour personnes âgées. L’ascenseur, le garage intérieur et les activités ont permis à Micheline d’avoir une vie fort correcte en dépit de ses difficultés à marcher et à rester debout. La vue du 8e étage est magnifique. Moi qui ai adoré la nature de Sudbury, j’ai pris goût à suivre la course du soleil levant et qui ne cesse de se lever de plus en plus vers l’est. Un bois à 10 minutes de marche me permettra peut-être de refaire un peu de mycologie…» Quelques mois plus tard, je me remettais effectivement aux champignons…

27 février : J’écris à Normand pour lui dire qu’il faut faire un lien entre les shoebox et ce qu’on appelle à l’époque des promettants acquéreurs (des personnes à qui une société immobilière a promis de vendre un terrain en acceptant des petits versements et en autorisant dès le 1er paiement l’occupation du lot).

6 mars : Ma cousine Nicole et son chum Michel viennent nous rendre visite à ORA. Une magnifique rencontre alors que la planète est au bord du précipice.

9 mars : Dès cette journée-là, ma correspondance témoigne de l’arrivée de la covid et des conséquences qu’elle entraîne sur notre quotidien. En voici quelques extraits : «Avec ce virus qui se propage à vitesse supérieure, je suis bien content de mon côté de ne pas avoir prévu de voyage».

12 mars : «Dépêchez-vous de partir et de nous revenir avant que la pandémie nous plonge dans une profonde crise mondiale. Et je croise les doigts pour pas qu'on ait à annuler notre conférence!!!!».

15 mars : «Les contraintes émises ici interdisent la visite de personnes non médicales et on me déconseille fortement les transports en commun aux heures de pointe tellement les risques se multiplient.»

21 mars : «On aime ça ici. Je me fais au quartier. Mais en raison du virus, c’est le presque confinement total. Personne de la famille et des amis n’a le droit de nous rendre visite. Vivant dans une résidence pour personnes âgées, nous sommes à haut risque. Micheline qui a plus de 70 ans suit la consigne du PM et se sent coupable de sortir même s’il a mentionné qu’on avait le droit de prendre un peu l’air. Moi, je continue pour le moment à sortir 3 fois après chaque repas, faisant des courses et profitant du fait que je n’ai pas 70 ans. Ce qui est dommage c’est que toutes les activités de la résidence ont été annulées : yoga, bridge, piscine, tai-chi et Micheline en profitait beaucoup. Travaillant avec Normand depuis plus de 3 mois sur une conférence sur l’histoire de Rosemont qui était prévue pour le 24 mai, j’ai appris avant-hier qu’elle aussi passait à la trappe.»

23 mars : À l’heure d’un confinement étanche, Micheline et moi se mettons à faire des puzzles. Le premier sera une toile de Van Gogh intitulée Le café, le soir. On le terminera le 2 avril.

26 mars : «Nous sommes en confinement total. Nous sommes à apprendre à faire notre épicerie en ligne alors que j’aimais tant m’y rendre à tous les jours. Mes 3 marches d’après les repas ne peuvent plus être prises à l’extérieur. Il me reste le garage intérieur comme piste d’exercice! On est loin de ce printemps qui montre le bout de son nez. Pourtant lundi, j’ai pu admirer 6 voiliers d’outardes dans le ciel montréalais!»

4 avril : «Côté confinement, ça va encore. Micheline tient le coup. On nous autorise [finalement] à aller prendre une marche rue Jacques-Casault entre Papineau et Christophe-Colomb. C’est mieux que le stationnement intérieur qui me sert de piste d’exercice les jours de pluie.»

Fin avril : Je commence la rédaction d'un article qui cherche à faire le lien entre une première génération de maisons shoebox et les promettants acquéreurs que Normand et moi avons trouvés en grand nombre dans le Vieux-Rosemont et que j’ai également observés dans le Vieux-Villeray.

1er mai : «Malheureusement les excursions urbaines de cet été [Kaléidoscope] ont été annulées. À titre de conférencier, je devrais reprendre notre conférence sur les travailleurs de carrière au Plateau cet automne (mais sans doute que cela aussi sera annulé).»

«Aucun cas de virus chez les résidants de notre complexe résidentiel, même si Montréal est devenue l’épicentre du virus au Canada. Dans les résidences pour personnes âgées à faible moyen les fameux CHSLD, c’est l’hécatombe avec 70 décès par jour. On vit des moments historiques, sachant déjà que les projets qu’on avait de voyager dans les Maritimes cet automne et en Martinique Noël prochain sont plus que compromis.»

Début mai : Dans le cadre des marches extérieures que les gestionnaires d’ORA nous autorisent à faire en s’inscrivant dans un registre, je me rends jusqu’à un boisé situé en arrière du CEGEP Ahuntsic. C’est le boisé Saint-Sulpice qui me servira de laboratoire et d’observation des champignons du quartier.

3 mai : «Les enfants, surtout Étienne et Louis-Philippe nous viennent en aide à tour de rôle. Quand ils viennent nous porter les sacs, ils nous préviennent par téléphone de leur arrivée. On doit alors mettre notre masque (c’est obligatoire dès qu’on sort de l’appartement – attendre l’ascenseur car comme il ne doit y avoir qu’une personne à l’intérieur de l’ascenseur, on doit l’attendre… seuls les couples ont l’autorisation d’être 2). Ils déposent les sacs dans le vestibule de l’immeuble. Ils ressortent. Et c’est à ce moment-là qu’un préposé va chercher les sacs et les dépose dans un chariot qu’il arrose d’un produit antiseptique. Après cela, on a le droit de les prendre. Au début, on ne voyait donc les enfants qu’à travers une vitre. Impossible de se parler. Jusqu’à ce qu’Étienne me propose d’apporter mon cellulaire. On a trouvé un corridor vitré donnant sur la rue. On se place de chaque côté et on peut donc se parler en se voyant.»

8 mai : Lors de ma sortie matinale, je prends une jolie photo de notre rue Jacques-Casault alors que les magnolias sont en fleur.

19 mai : «Dans notre résidence pour personnes âgées, les allées et venues sont contrôlées et même nos enfants n'ont pas le droit de nous rendre visite. Mais on tient le coup. Depuis une semaine on nous a permis de sortir pour faire l'épicerie de sorte qu’on a l'impression d'avoir retrouvé un peu de liberté.»

22 mai : «J'ai parlé hier soir avec Étienne pour lui expliquer mon point de vue sur une rencontre familiale chez Jean-Claude. Vivant dans une résidence de plus 600 personnes je ne veux pas être responsable de la venue du virus dans le building. J'ai le droit d'être dans un groupe de maximum 10 personnes composées de trois familles, pas quatre familles. Si par mégarde je ramenais ce virus chez ORA je voudrais pouvoir expliquer mes déplacements sans mentir et en toute quiétude. La personne qui ramènera le virus chez ORA même sans le vouloir sera ostracisée et je veux pouvoir les regarder la tête haute. Dans votre beau projet de rencontre familiale il y a malheureusement une famille de trop. Pour vous c'est facile de ramener le virus dans votre famille, vous n'avez pas de compte à rendre à personne d'autre, mais ce n'est pas notre cas.»

1er juin : « Je redouble de prudence et je respecte à la lettre les consignes. Cela aussi m’amène à ne pas croire à la possibilité d’un voyage à Val-d’Or. Pas question de recevoir ni de visiter quelqu’un. Je ne veux pas ramener le virus à la maison. Cette semaine on ira, pour la première fois, dans un parc voir le frère de Micheline dont la maladie d’Alzheimer progresse trop vite (il a 76 ans). On se tiendra à distance… »

3 juin: Le CRCCF a accepté ma proposition de don. Il y aura donc, conservés pour la postérité, le fonds Micheline-Tremblay et le fonds Guy-Gaudreau!!!

6 juin : Mon ex-épouse Suzanne a décidé d’avancer des sous de leur futur héritage à Louis-Philippe et à son demi-frère Pierre-Luc afin qu’ils investissent ensemble dans un projet immobilier. Louis-Philippe, qui est maintenant grand-père depuis près d’un an se dit dans l’obligation d’être à la hauteur et qu’il doit se constituer un patrimoine.

9 juin : Micheline et moi se rendons à Boucherville chez Normand. On prendra ensemble un verre dans leur cour arrière. À l’air libre, il y aurait moins de chance qu’on attrape le virus.

17 juin : «Ici le déconfinement se poursuit. Il semble qu’on aura plus besoin bientôt de s’inscrire à chaque entrée et sortie. Les gens commencent à en avoir soupé de ces exclusions. Étienne et sa blonde qui accouche dans 2 semaines se sentent isolés et trouvent frustrant de ne pas pouvoir partager les joies et les espérances que cela provoque.»

2 juillet : En portant une visière, je tiens ma première excursion des Tours Kaléidoscope pour un petit groupe de 7 personnes. Le concept de bulle familiale et le port du masque que tous arborent même s’il n’est pas obligatoire m’ont suffisamment rassuré.

4 juillet :Ce soir-là je prends une jolie photo d’une pleine lune orangée en pensant à Elisa sur le point d’accoucher. Finalement William Ernesto Lacroix, mon 2e petit-fils, naîtra le lendemain.

7 juillet : Micheline et moi allons rendre visite à Elisa et Étienne. Micheline prendra son petit-fils dans ses bras en portant, comme il se soit, le masque!

8 juillet : Je soumets à Harold Bérubé de la Revue de géographie urbaine un article sur les shoebox et les promettants-acquéreurs. Mais comme je m’inquiète des droits de reproduction de photographies que j’ai sélectionnées à partir de films captés dans le passé par Google street view, je souhaite d’abord valider ce genre d’utilisation d’un géant du WEB à des fins scientifiques. Certaines des shoebox présentées dans l’étude, aujourd’hui disparues, étaient encore debout au moment au Google a commencé ce service de visionnement des rues. Autrement dit, les films de Google street view deviennent à mes yeux des documents historiques à part entière.

20 juillet : «Je me suis informé pour connaître la politique en regard de la visite d’enfants. ORA ne peut pas obliger le port du masque pour les enfants, mais souhaite vivement que les résidents le demandent à leur famille qui leur rend visite. Et jusqu’à maintenant les quelques enfants venus voir leur grands-parents portaient tous un masque, sauf bien sûr ceux tenus dans les bras. Ce serait donc possible et tout à fait acceptable de venir nous rendre visite. Ce serait même bienvenu car vous nous manquez beaucoup.»

26 juillet: Puisque notre conférence sur l’histoire de Rosemont du mois de mai avait été reportée le 20 septembre, notre autre conférence sur les outils est remise, pour le moment, au printemps 2021.

27 juillet : J’apprends à Étienne et Elisa qu’en nommant leur fils William, ils renouaient avec la famille car le grand-père paternel de Micheline s’appelait Joseph-William.

30 juillet : Après avoir obtenu l’assurance que je pourrais me servir des captations de Google pour mon article sur les shoebox et les promettants-acquéreurs, je le soumets officiellement.

12 août : Normand vient à la maison afin que nous pratiquions notre conférence devant Micheline. Outre des ajustements mineurs sur des illustrations mais aussi sur certains propos, il ressort de l’exercice une conférence extrêmement riche et étoffée mais qui manque encore d’unité. À un peu plus d’un mois de sa tenue et considérant que Normand prendra des vacances avec sa conjointe, Sandra, on craint néanmoins de ne pas avoir assez de temps pour apporter les changements nécessaires. Heureusement, l’annulation de la conférence, une dizaine de jours plus tard en raison de la covid, nous évitera de trouver des solutions.

18 août : Je reviens avec cette idée que des artistes fassent mon portrait. Je communique ainsi avec l’illustratrice et dessinatrice Pauline Stive pour lui proposer une commande accompagnée d’une belle somme d’argent. Elle acceptera ma proposition.

23 août : Officiellement, cette date marque le début de la deuxième vague de la covid au Québec. Dans les semaines qui viennent s’appliqueront de nouvelles mesures marquées notamment par le port du masque, à l’intérieur dans les transports publics et dans les RPA.

En raison des contraintes imposées par la ville de Montréal afin de limiter le nombre de participants, la Société d’histoire Rosemont-Petite-Patrie a décidé de reporter notre conférence en février ou encore en avril 2021, si…

24 août: Après quelques semaines de réflexion et de ménages dans nos archives j’envoie à Geneviève Piché du CRCCF deux documents de présentation de nos fonds respectifs (le fonds Micheline-Tremblay et le fonds Guy-Gaudreau) en intégrant nos archives électroniques et nos archives papier qui constituent un ensemble de 14 boîtes.

27 août: Louis-Philippe m’annonce que Pierre-Luc et lui ont fait une offre d’achat pour un quadruplex à Sorel-Tracy qui a été acceptée. Ils en deviendront les propriétaires près de 6 semaines plus tard. Le lendemain il me rend visite avec Nathalie, Camille et mon petit-fils Matteo qu'il me fait grand plaisir à voir.

31 août : Le CRCCF n’a pas de budget pour qu’on fasse livrer à leurs frais nos boîtes d’archives. Cela m’amène à l’idée de les apporter à Ottawa lors d’une visite chez André et Guillaume et de servir ensuite du service interne de l’Université pour qu’André les achemine à bon port.

Septembre : Avec l’aide de Normand je mets en ligne un autre outil sur notre site liremaville.com; il s’agit d’une introduction aux recensements canadiens.

4-6 septembre : Étienne et Elisa nous ont invités à passer quelques jours à North-Hatley dans un chalet qu’ils ont loué. La chaise roulante de Micheline sera testée avec succès lors de la montée d’une belle pente. Au village, je prends quelques photos de maisons de tôles ouvragées qui me ramènent à certaines shoebox décrites dans une de mes sources préférées: les plans d’assurance incendie.

22 septembre : Micheline et moi se rendons chez André et Guillaume à Ottawa dans un trajet aller-retour effectué la même journée, covid oblige! On y dépose nos 14 boîtes, en l’absence d’André demeuré au travail. Pour les remercier nous avons décidé de leur donner une toile originale de Ray Laporte qui a peint un transformateur électrique et le mur de l'église anglicane de Sudbury.

24 septembre: Je communique avec la responsable des loisirs à Ora, Luisa Lopez, afin de lui proposer l’idée d’exposer des photographies de champignons du quartier que j’ai pris depuis le mois de mai. Elle accepte avec grand plaisir ce projet en prenant sur elle d’imprimer les photographies et de les plastifier. Au départ, je parle de 25 espèces différentes, un nombre qui sera finalement porté à 50.

25 septembre: Le CRCCF nous confirme la réception de nos boîtes et des deux clefs USB contenant nos archives électroniques.

26 septembre : Normand m’écrit que «le Gouvernement vient tout juste de nous dire hier qu’il souhaiterait que les gens s’abstiennent de se rencontrer à la maison pour une durée de 28 jours avec l’objectif de «casser» la deuxième vague Covid.»

Fin septembre : Je conviens avec Normand que ce projet de livre sur l’histoire de Rosemont et de Villeray doit être abandonné. Je lui laisse pour le moment l’étude de Rosemont qu’il fera à son rythme et moi, je me concentrerai sur Villeray.

16 octobre : «On tient le coup tant bien que mal, Micheline en se mettant à l'espagnol et moi en écrivant sur l'histoire de Villeray.»

28 octobre : La Revue d’histoire urbaine m’informe que mon autre article a reçu une évaluation positive. Une partie du matériel, que je devais exposer normalement en primeur à notre conférence de septembre, trouve un premier débouché. À mes yeux, je viens de réussir mon entrée dans ce nouveau champ d’érudition, l’histoire urbaine.

Fin octobre : Je commence à être ennuyé par des problèmes de santé quotidiens qui vont me suivre et m’handicaper pendant des mois avant que je me décide à consulter mon médecin de famille. Maudite vieillesse!

J’expose 50 photographies de champignons du quartier au niveau des commerces de la résidence ORA. En voici deux :

2 novembre: Louis-Philippe vient me chercher afin qu’on aille voir le quadruplex que son frère et lui viennent d’acheter.

Marjolaine est envoyée à Washington par TVA afin qu’elle assiste Richard Latendresse et son caméraman lors de la couverture des élections américaines.

11 novembre : La Revue de géographie urbaine accepte de publier une version remaniée de mon article sur les shoebox.

12 novembre : Bibliothèque et Archives Canada a mis en ligne mon texte de présentation sur les dossiers du personnel de la Lake Shore Gold Mines. Un texte, richement illustré d’extraits de dossiers du personnel dont le message central me paraît être le fait que cette compagnie minière a congédié ou renvoyé de nombreux mineurs pour des raisons de santé. Cette pratique, que j'avais sousestimée, permet de comprendre en revanche pourquoi elle réembauchait sans hésiter un ancien employé dont l’état de santé était adéquat et ce, même s’il avait quitté de son propre chef l'entreprise.

14 novembre : Micheline et moi convenons avec Mme Piché du CRCCF que notre correspondance sera accessible aux chercheurs 30 ans après nos morts respectives. Quelques jours plus tard, je lui souhaite un bon congé de maternité. Je ne sais pas à ce moment-là qu’elle ne reviendra pas au CRCCF, elle qui avait été si sympathique et si attentionnée.

21 novembre : «Les annonces de Legault nous ont amenés Micheline et moi à commencer à réfléchir à Noël. Cette année, je ne pourrai pas voir toute ma famille d'un coup, Je trouve ça extrêmement triste car j'y tenais beaucoup».

24-25 novembre : Je donne un coup de main à Pierre Hébert pour qu’il puisse obtenir l’autorisation des ayants-droits de Simone Routier afin qu’il puisse publier la correspondance qu’elle a entretenue avec Louis Dantin.

27 novembre : Avec Normand j’ai commencé des rencontres ZOOM, covid oblige.

28 novembre : «Nous aussi on attend les directives gouvernementales. Hier un premier cas de COVID dans notre résidence de 400 unités. Pour le moment on a encore le droit de sortir. Marjolaine veut inviter la famille immédiate pour Noël. Micheline et moi sommes quelques peu indécis… Dans un sens j’espère presque les dernières consignes vont interdire ces rencontres risquées (tous nos petits-enfants vont à la garderie!). Nos enfants, plus jeunes et se croyant invincibles, ne partagent pas le même degré d’inquiétude que nous.»

2 décembre : Parution de mon article sur les promesses de vente en version électronique seulement.

5 décembre : «Legault avec sa dernière décision nous permet à Micheline et à moi de dire plus facilement non à notre fille Marjolaine qui tenait beaucoup à nous recevoir à Noël. On était mal à l’aise de leur dire non en raison de nos craintes de résidents d’une RPA et de mes craintes de vivre avec une femme de 73 ans qui n'a pas la santé. Je fais donc partie de ceux qui applaudissent à sa décision». Il n’y aura donc pas de fête de Noël cette année.

6 décembre: Tenant toujours à ma photo de famille du temps des Fêtes je demande à mes 3 enfants de prendre une photo d’eux avec leur famille respective devant un mur blanc, en étant habillés comme s’ils allaient à une fête. Une fois que j’aurai reçu leur photo je m’engage à faire un montage où nous serons malgré la covid tous réunis.

12 décembre : J’écris à Normand pour lui faire part que je me lance dans l’écriture d’un nouvel outil pour notre site liremaville.com. Il portera sur le rôle des valeurs locatives de la ville de Montréal.

15 décembre: Je reçois d’Annie Cloutier, une recherchiste pigiste, un courriel qui me demande de participer à une recherche sur une carrière de calcaire qui aurait été exploitée dans le parc de Maisonneuve. Elle me venait de me donner un nouvel os à ronger qui allait occuper beaucoup de mon temps au cours des années suivantes : l’histoire des carrières de Montréal. Un projet qui m'amène à mettre de côté l’histoire de Villeray.

21 décembre : «Un des avantages de vivre dans une résidence pour personnes âgées (outre la piscine et la salle d’exercice) sera peut-être qu’on puisse être vaccinés avant bien d’autres. On l’espère grandement.»

24 décembre : «Nos trois enfants peuvent venir nous voir, en étant seul et un à la fois. On a vu Marjo hier, Étienne avant-hier et Louis-Philippe la semaine dernière.»

Pour finir cette première année 2020 covidienne, je joins une copie électronique du portrait que Pauline Stive a fait de moi. On y voit mes champs d’intérêt et mon obsession pour la mort, mais il manque sur ce tableau l'amour de ma vie, Micheline.

2021

Début janvier : Je poursuis mes riches discussions avec Annie Cloutier qui m’aide à identifier des sources pouvant servir à faire le portrait de Joseph Rhéaume et de sa carrière de calcaire. Elle me propose d’aller au parc Maisonneuve afin de visiter le site, mais je refuse, inquiet de ramener la COVID à notre résidence.

4 janvier : Yvon Gauthier m’apprend que l’Université Laurentienne n’aura pas d’argent pour payer ses employés en février et que les comptes de recherche ont été vidés. Micheline et moi craignons de perdre notre pension.

11 janvier : Désirant faire des recherches sur les activités immobilières de Joseph Rhéaume je découvre une nouvelle source en histoire urbaine, l’Index des noms du Registre foncier du Québec. Cet index classe par ordre alphabétique les noms des personnes impliquées dans les diverses transactions foncières enregistrées. Ayant téléchargé plusieurs années de ces Index, j’en informe Normand qui s’en servira pour compléter la banque de données des transactions foncières du Vieux-Rosemont. Ce jour-là, il m’indique qu’il a trouvé 25 nouvelles inscriptions pour l’année 1911.

12 janvier : François Larivée de Bibliothèque et Archives Canada me donne les coordonnées complètes d’une magnifique photographie du travail dans les carrières de calcaire. Elle pourra servir à illustrer, le moment venu la carrière Rhéaume.

26 janvier 7h24 : Un beau lever de soleil capté depuis notre balcon! Même en pleine ville je ne cesse de m’émerveiller par la nature et ses cycles annuels.

28 janvier : Étienne et Elisa nous ont prêté ce casse-tête que Micheline et moi faisons à temps perdu afin de meubler les heures qui s’allongent en raison du confinement. Celui-ci illustre les Cinque Terre en Italie et sera terminé le 11 février.

1er février : L’Université Laurentienne déclare faillite et se met à l’abri de ses créanciers. Plus que jamais Micheline et moi avons peur de perdre notre pension. Un courriel envoyé à notre collègue Donald Dennie de Sudbury résume parfaitement la morosité ambiante de cet hiver 2021 : «Micheline et moi serons vigilants et un peu plus économes que d'habitude en attendant des consignes plus certaines. De toute façon, on voudrait voyager qu'on ne pourrait pas!!!! Micheline et moi recevrons la première dose du vaccin Moderna en fin de semaine prochaine. C'est l'avantage de vivre avec des petits vieux!»

Peu de temps après on apprend de source sûre que nos pensions ne seront pas affectées, car leur capitalisation reste indépendante des finances de la Laurentienne.

Mi-février : J’attaque la recherche et la rédaction d’un article dont je suis encore très fier trois ans plus tard. Un article de Normand et moi qui se nourrit des recherches menées chacun de notre côté et de la banque de données foncières patiemment compilées par Normand. Il sera publié près de cinq mois plus tard dans Le Bulletin de la Société d’histoire Rosemont-Petite-Patrie après une longue série de corrections d’épreuves.

2 mars : Mise en ligne sur liremaville.com de notre texte sur le rôle des valeurs locatives de Montréal. Et je me lance dans la rédaction d’autres outils portant sur l’Index des noms du Registre foncier du Québec.

17 mars : La Société d’histoire Rosemont-Petite-Patrie, afin de se conformer aux consignes gouvernementales, annule ses conférences prévues à l’hiver et au printemps 2021. Elle espère reprendre ses activités en octobre. COVID de merde!

Fin mars : Laurent, le chum de notre amie Renée résidant dans les Landes en France nous informe du décès de cette amie qui nous avait tant aidés lors de notre séjour en Aveyron en 1993-1994 et que nous avions revu pour la dernière fois en 2018 lors de notre séjour à La Rochelle. De beaux souvenirs…

Je soumets à la revue Labour/Le Travail un article sur l’évolution du travail dans les carrières de Montréal. Je recevrai plus tard une évaluation négative en raison notamment de l’absence de réflexions théoriques. Je me rends compte qu’en cette matière je ne suis plus à la hauteur.

9 avril : Michel Vincent du CÉGEP Édouard-Montpetit nous informe que l’hébergement de notre site harry-bernard.com devra prendre fin le 1er août prochain.

12 avril : La Laurentienne annonce l’abolition de plusieurs programmes en français dont les deux programmes d’histoire (baccalauréat et maîtrise) dans lesquels j’ai fait toute ma carrière!!! J’écris à Joanne Gervais, une militante franco-ontarienne et sœur de Gaétan Gervais en lui mentionnant que l’abolition des programmes d’histoire rend caduc le prix Gaétan-Gervais attribué à chaque année au meilleur travail d’histoire du baccalauréat. Qu’advient-il, lui dis-je, des 30,000$ accumulés pour cette bourse annuelle?

Au même moment, Annie m’informe que Canal Savoir a refusé son projet de documentaire sur le parc Maisonneuve et sur la carrière Rhéaume. Cette décision me conforte dans mon intention d’utiliser toutes mes recherches effectuées sur le sujet depuis décembre pour en faire des textes à publier.

14 avril : Je demande à Benoit Chartier propriétaire du Courrier de Saint-Hyacinthe (DBC communications) s’il peut héberger le site harry-bernard.com, en soulignant le fait que Harry Bernard a été rédacteur en chef de cet hebdomadaire pendant 47 ans. Deux jours plus tard, il accepte sans frais de l’héberger, ce qui assure la pérennité du site pendant quelques années encore. Merci Benoit.

15 avril : Michel Bock, un ancien étudiant devenu professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa signe, avec trois autres professeurs, un article publié dans Le Devoir intitulé «L’échec de l’Université Laurentienne».

Le lendemain je reçois un courriel d’un autre ancien étudiant, Jacques Taillefer, à qui je dois en partie ma deuxième embauche comme professeur en 1992 et qui a raté ma fête de retraite de décembre 2008. Jacques est devenu professeur parce que je lui ai servi de modèle. Ses mots me font du bien malgré la débâcle laurentienne.

17 avril : Donald Dennie m’informe que la faillite de la Laurentienne nous fera perdre à Micheline et moi 3000$ par année, soit la somme que nous consacrons à nos frais d'assurance et qui était jusqu’alors remboursée.

J’interviens dans l’émission radiophonique d’Éric Robitaille animateur de Radio-Canada à Sudbury (CBON) afin d’y livrer mon opinion.

J’ai mal à ma Laurentienne, celle que j’ai connue, et j’ai honte de ce qu’elle est devenue.

J’ai mal au programme d’histoire du bac qu’on vient de lyncher sur la place publique. Il faut savoir que c’est dans le cadre de mon enseignement au baccalauréat qu’ont été écrits tous les chapitres de l’histoire du TNO, du Carrefour francophone, de l’ACFO du grand Sudbury et celle du Drapeau franco-ontarien. Imaginez un instant ce que notre mémoire collective aurait perdu si ce programme n’avait pas existé.

J’ai mal aussi au programme de maîtrise, passé à la trappe. Un programme qui nous a donné de belles réflexions sur qui nous sommes. Je vais donner quelques exemples. Je pense à un Paul de la Riva qui a démontré que les Canadiens-Français avaient toujours été dans les mines et que cet univers et ses traditions nous appartenaient autant qu’elles appartiennent aux Finlandais, aux Polonais. Je pense à un Michel Bock, aujourd’hui professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa qui nous a aidés à comprendre comment on était passé de Canadien-Français à Franco-Ontarien.

Ces réflexions menées dans le cadre du programme de maîtrise n’ont pas toutes portées sur nous, car elles se sont faites aussi sur les autres, sur le Nord. Je pense à une Karey Reilly qui a magnifiquement étudié la communauté italienne de Copper Cliff, à une Sophie Blais qui a revu et corrigé ce qu’on savait sur cette terrible grève des mineurs de Kirkland Lake. Et j’en oublie plusieurs qui m’excuseront, je l’espère.

23 avril : Micheline et moi assistons par ZOOM au lancement du livre de notre collègue Pierre Hébert sur Louis Dantin. Pour la première fois je peux voir ce collègue qui nous est apparu fort sympathique.

25 avril : Toujours en confinement, je termine le premier jet d’un autre article qui traite de la date de publication d’un atlas historique de Montréal publié par un dénommé Pinsoneault. Puisque l’ouvrage ne présentait aucune date d’impression, les cartothécaires de la BAnQ l’avaient estimée à environ 1907, estimation qui se traduisait dans leur catalogue par la mention [1907?]. L’article, grandement bonifié par les interventions et les suggestions de Normand, démontre que c’est bel et bien en 1907 que cet ouvrage avait été publié. Les cartothécaires de la BAnQ et notamment Alban Berson approuveront notre évaluation de sorte qu’à partir de mai 2021, la date du catalogue (toujours entre crochets) ne présentera plus de point d’interrogation après 1907.

3 mai : J’informe Ivan Drouin des Tours Kaléidoscope que la perte annuelle de 3000$ que je dois encaisser avec ma conjointe en raison de la débâcle laurentienne m’incite dorénavant à réclamer quelques sous à chaque fois que je serai à nouveau guide pour les visites du Vieux-Villeray.

12 mai : Alban Berson m’informe que notre article sur l’atlas Pinsoneault sera publié sur le blogue de la BAnQ, Carnet de la bibliothèque nationale. Après le site des archives de la ville de Montréal, la Revue d’histoire urbaine, voilà une autre institution qui reconnaît la pertinence de nos travaux en histoire de Montréal! J’en suis flatté et cela me fait oublier mes échecs avec la revue Labour/Le Travail.

Mi-mai : J’ai décidé d’organiser pour notre résidence des excursions de découvertes des champignons du quartier. Et puisque le boisé Saint-Sulpice situé tout près constituera sans doute une réserve importante de nouveaux champignons, je me procure le livre de Bruno Boulet sur les champignons des arbres.

19 mai : Le transfert de notre site harry-bernard.com vers DBC communications est complété. J’en suis ravi.

Fin mai : Notre belle-sœur Nicole nous informe qu’elle a dû faire venir l’ambulance pour Robert le frère de Micheline. Son comportement associé à l’Alzheimer devenait invivable. Une semaine plus tard je résume la situation à mon ami Michel en ces termes : «Micheline apprivoise le deuil de son unique frère aîné, Robert. Souffrant d’Alzheimer, il vivait encore avec sa femme il y a 1 semaine. Puis tout a basculé : des hallucinations, une perte sévère d’autonomie corporelle, ne se rappelait plus du nom de sa femme avec qui il vit depuis 56 ans! Physiquement il est encore là (pour le moment à l’hôpital en attendant d’être placé dans un CHSLD), mais déjà intellectuellement il est décédé. Cela ne peut pas faire autrement que nous interpeller. On ne veut pas vivre ça…»

31 mai : Nous recevons notre 2e dose de vaccin contre la COVID. Cela me donne confiance d’être à nouveau guide pour les Tours Kaléidoscope. Je prévois porter une visière et exiger des participants qu’ils respectent une certaine distance.

2 juin : Normand vient me rencontrer à l’extérieur de la résidence. On se voit en personne après bien des séances de ZOOM.

6 juin : Micheline et moi avons une discussion avec Étienne afin d’avoir son point de vue sur la situation financière de sa tante Nicole qui s’est tournée vers nous pour demander conseil. Le départ de Robert et les coûts associés à son placement en institution la force à vendre son condo à brève échéance. Micheline l’accompagnera dans le processus de vente du condo.

9 juin : À ORA, je donne mon premier cours d’initiation aux champignons. Sur les 25 personnes inscrites j’en vois 20 réparties en 3 groupes (COVID oblige). Le cours se donne avec un masque et un public limité à 10 personnes par groupe et occupant des bancs bien séparés les uns des autres.

23 juin : Les règles relatives à la taille maximale des groupes à l’intérieur se sont assouplies de sorte que les trois groupes de départ peuvent être ramenés à 1 seul!

3 juillet : Toute la famille fête l’anniversaire de William chez Étienne et Elisa (sauf Justine et le chum de Camille qui est non-vacciné). C’est la première fois qu’on se voit en présentiel, comme ils disent.

8-9 juillet : Pour faciliter les explications, je divise les participants aux excursions de champignons en deux groupes. Après un faux départ en raison de la météo, j’effectue deux sorties qui s’avèrent réussies. La responsable des loisirs d’ORA, Luisa étant en congé de maternité, c’est Sylvain qui a pris la relève et qui accepte à son tour d’imprimer des photos de champignons.

11 juillet : Je fais parvenir à Dany Fougères de l’UQAM une copie de l’article que Normand et moi signons sur les sources en histoire foncière et qui vient juste de paraître.

19-23 juillet : Normand et moi montons à Val-d’Or chez Suzette et Jean-Guy. Tout au long du trajet il sera beaucoup question de notre conférence sur Rosemont.

24 juillet : Avec Sylvain, je conviens que les photographies prises par les membres qui montrent des champignons non encore inventoriés seront imprimées et plastifiées en deux exemplaires (une pour notre exposition annuelle et l’autre conservée par l’auteur de la photo). La première photo signée par un des participants est celle de Josée Lacroix prise le 16 juillet. Rapidement, d’autres membres ayant de bons appareils photos auront droit au même traitement, notamment Danielle Cloutier et Daniel Charrier.

De fin juillet à la fin août : Normand et moi peaufinons notre conférence de décembre à la société Mémoire du Mile End, tout en piochant sur celle de l’histoire de Rosemont, reportée depuis l’année précédente et que nous devons également livrer. De nombreux échanges presque quotidiens permettront des ajustements et beaucoup de nuances.

12 août : Micheline et moi allons dîner chez André et Guillaume à Ottawa. Depuis quelque temps, une hernie discale me ralentit considérablement dans mes marches. À chaque 100 mètres, je dois me pencher pour atténuer la douleur à la jambe droite. Cette hernie me fera souffrir pendant plus de six mois. Maudite vieillesse!

4 septembre : J’écris à Harold Bérubé de la Revue d’histoire urbaine pour lui mentionner notamment que je tiens absolument à ne plus mentionner mon affiliation à l’Université Laurentienne quand on me présentera comme auteur de mon article sur les shoebox à paraître prochainement.

5 septembre : Yvan des Tours Kaléidoscope me fait parvenir le courriel d’une personne qui, la veille, participait à la visite que je faisais de Villeray : «Ma satisfaction est de 15/10. Tout était parfait … et notre guide, tout simplement formidable, connaissant merveilleusement bien son sujet, vulgarisant facilement le contenu pour que l'on comprenne bien ce qu'il voulait nous transmettre, le tout raconté avec une verve incroyable. C'est un formidable conteur qui prenait bien soin de ses "élèves" tout en étant attentif à la vitesse de croisière de chacun des participants.» Des éloges qui me confortent dans mon intention de poursuivre cette activité.

7-8 septembre : Après une semaine sans avoir de nouvelles de Normand, j’ai l’impression que nos deux conférences y sont peut-être pour quelque chose et je lui propose que chacun assume complètement une des conférences, moi celle sur les travailleurs des carrières et lui celle sur Rosemont. Je lui envoie les parties que je devais dire sur Rosemont et lui fait de même pour l’autre.

17 septembre : Ayant encore peu de nouvelles de la part de Normand, je lui écris pour lui expliquer comment je vis l’intégration de ses découvertes sur les carrières dans ce qui est devenu ma conférence :«Ne te gêne surtout pas pour faire du ménage dans mes propos, car c’est TA conférence et TON show.»

20 septembre : Nicolas Bednarz des archives de la ville de Montréal m’indique qu’il a apprécié mon article sur les carrières Martineau et, qu’après quelques ajustements bibliographiques, il accepte de le publier dans les prochaines semaines sur leur site.

29 octobre : Normand m’explique que des règles très strictes sont maintenant en vigueur quant au nombre de personnes pouvant assister aux conférences. Ce nombre est à ce moment-là fixé à 25 le conférencier inclus. Compte tenu des inscriptions pour la conférence sur Rosemont, il est convenu qu’il devra répéter la conférence à une reprise afin de répondre à la demande.

5 novembre : L’accrochage de nos photographies de champignons se fait à l’étage C de la résidence ORA. L’exposition se présente en deux sections: l’une sur les champignons du boisé Saint-Sulpice et les autres sur ceux du quartier. 90 photos de champignons sont exposées alors qu’on n’en comptait qu’une cinquantaine l’année précédente. En voici quatre signées par les membres.

Début décembre : Un nouveau variant de la COVID appelé Omicron fait son apparition; il est hyper contagieux. C’est le début de la 5e vague avec une remontée fulgurante des cas de COVID.

3 décembre : N’étant pas encore prêt, Normand se résigne à ne pas livrer la conférence qu’il devait faire pour nous deux sur Rosemont. À mes yeux, l’annulation de la conférence reste un bien pour un mal car, comme je lui dis : «je demeure convaincu que traduire la conférence en une série d’articles est bien meilleur que de la livrer dimanche prochain à des personnes qui, bien que pleinement satisfaites, n’auraient pas pu lui donner suite».

12 décembre : À la bibliothèque Mordecai-Richler je livre comme convenu notre conférence avec Micheline qui s’occupe de la technique et en mentionnant la collaboration de Normand.

13 décembre : Satisfait de la conférence de la veille, je mentionne à l’organisateur de l’évènement, Yves Desjardins, que je me lance dans la rédaction d’un livre sur l’histoire des carrières de Montréal. Sans lui dire, je mets ainsi de côté mon manuscrit sur l’histoire du quartier Villeray qui dort dans mes tiroirs depuis déjà 6 mois.

15 décembre : La COVID crée de malheureux remous au sein de la famille. Étant donné que le chum de Camille est toujours non-vacciné, je refuse catégoriquement - et avec sans doute un manque d’élégance - de les voir. Louis-Philippe se sentant avec raison solidaire de sa fille aînée, ne sera pas présent lui non plus à la Fête de Noël organisée par Marjolaine le 23 décembre.

20 décembre : nous nous dotons de tests rapides de la COVID distribués gratuitement depuis peu en pharmacie.

23 décembre : On se testera tous avant de se voir ce soir-là. Elisa nous annonce qu’elle est enceinte. Et Camille qui accouchera en janvier l’année 2022. La famille s’agrandira beaucoup l’an prochain!!! Je ne peux qu’en être très fier.

31 décembre : Le matin, Micheline et moi utilisons le test et sommes soulagés. Chez André et Guillaume, les résultats sont également négatifs comme le montre l’assiette d’huîtres préparée sur place. J’avais promis aux enfants le matin même que si l’un d’eux était positif qu’on retournerait immédiatement à Montréal.

Guillaume prend une photo de Micheline et moi que j’aime bien et qui me rappelle tout le plaisir que nous avons eu ce soir-là avec nos chers amis.