Février 2024: Encore Paris!

Pourquoi cet autre voyage à Paris? C'était d'abord et avant tout pour se donner un projet et une raison d'espérer quand, à l'automne dernier, les mauvaise nouvelles relatives à la santé de Micheline s'accumulaient.

Les sérieux problèmes de mobilité de ma blonde qui ont provoqué la vente définitive de sa voiture en novembre 2023 nous ont amenés à choisir un appartement qu'on connaissait et qu'on savait avant tout lumineux, un peu pour nous rappeler notre appartement. Nous sommes donc revenus au 12 rue de L'Arrivée au pied de la Tour Montparnasse. Ce choix rendait possible un probable dernier voyage pour Micheline.

Pour éviter les risques de chute pour Micheline, je me suis rappelé le genre de chaise de l'appartement et l'idée m'est venue d'acheter un assortiment de coussinets de feutre qu'on collerait sous les pattes d'une des chaises et qui pourrait ainsi être glissée facilement sans frottement devant elle, une fois qu'elle serait debout et qu'elle pourrait s'appuyer sur le dossier. Depuis le jour 1 une des chaises de l'appartement est devenue un DÉAMBULATEUR parfaitement fonctionnel et qui nous a bien servi pendant un séjour sans incident sérieux.

Peu de temps après avoir réservé l'appartement l'automne dernier, nous avions parlé de ce séjour parisien à Serge notre ami Suisse et il nous avait mentionné qu'il viendrait nous voir. Devant arriver le 14 il avait prévu repartir chez lui le 17 et se réserver une chambre dans un hôtel tout près. Mais une grève des contrôleurs de la SNCF peu avant son retour allait le forcer à prolonger son séjour jusqu'au 20, ce qui fit notre affaire car nous avons pu le voir à 4 reprises, dont 3 soupers bien arrosés. Quel plaisir nous avons eu à rire de bon cɶur avec lui en oubliant nos tracas!

Bien sûr, il fallait revoir l’église Notre-Dame encore en reconstruction où j’ai pris une excellente photo d’une Micheline souriante.

Étant venus à plusieurs reprises à Paris, nous avions peu de nouveaux sites à se mettre sous la dent. Dans cette courte liste, il y avait le site Richelieu de la Bibliothèque Nationale de France et le musée Bourdelle, situé à deux pas de l'appartement et qui était fermé pour des travaux lors de notre précédent voyage.

Assurément, ces deux visites ont été nos coups de cɶur du voyage. Mais quelle splendeur que cette bibliothèque, berceau historique de la Bibliothèque Nationale de France. Sa salle Labrouste (1861-1868), conçue par l'architecte du même nom a un indiscutable charme vieillot, mais elle est réservée aux chercheurs et on peut simplement y jeter un ɶil depuis l'entrée. En revanche, la salle ovale, inaugurée en 1935, peut être visitée. Moi qui écris et qui souhaite survivre à ma mort grâce à nos livres déposés dans certaines bibliothèques de l'Amérique du Nord, j'en ai eu le souffle coupé. Comment ne pas aimer visiter une bibliothèque après avoir vu une merveille pareille! Son dôme central et ses murs convexes recouverts de livres vont vous charmer. Je vous la recommande fortement, d'autant que la visite est gratuite, car il n'y pas d'obligation de voir le musée attenant qui ne vaut pas nécessairement le détour.

On s'était dit avant le départ qu'en cas de pluie on pourrait toujours aller au musée Bourdelle car un trajet de 5 minutes sous la pluie ne devrait pas endommager la chaise roulante. C'était un plan B pour les temps maussades afin de passer le temps. Nous y sommes allés peu convaincus de la qualité de ses sculptures et avant qu'un autre orage éclate. Moi qui ne connaissais que Rodin et Corradini, j'ai fait la rencontre avec un autre grand artiste. Son ɶuvre la plus connue Heraklès, archer, présente Hercule qui dans un de ses 12 travaux, doit abattre des oiseaux anthropophages. On le voit en action bander son arc dans une des nombreuses reproductions de l’œuvre (on en compterait une trentaine). Admirez la posture et la puissance du geste (elle est également au musée du Quai d'Orsay). Vous ne perdrez pas votre temps en allant voir les ɶuvres de cet Antoine Bourdelle à l'endroit même où il vécut pendant une quarantaine d'années.

Celles et ceux qui connaissent l'amour inconsidéré de ma blonde pour les séries policières -je rappelle qu'elle a été refusée comme recrue par la police de Montréal dans les années 1960- ne seront pas surpris d'apprendre que nous sommes allés au Musée de la Préfecture de police de Paris. Eh oui ce musée existe bel et bien! Je m'attendais à rien mais j'ai trouvé mon compte moi aussi. Deux éléments m'ont beaucoup plus. Le premier est un couperet de guillotine qui a servi au temps de la Révolution française. Sa lame en acier pèse plus de 8 kilos. Je laisse vous imaginer son impact sur un cou quand elle tombe de plus de 2 mètres de hauteur!

L'autre est tout aussi sinistre puisqu'il s'agit d'un poteau d'exécution qui a servi sous l'occupation nazie de 1940 à 1944 au Fort d'Issy-Les-Moulineaux en banlieue parisienne. Le poteau est en bois et marqué par plusieurs impacts de balle au niveau de la poitrine des sacrifiés. Je n'ai pas pu faire autrement que de penser à ses victimes, en doutant du courage que j'aurais pu démontrer en pareille circonstance.

Paris, je t’aime!