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Revenir en France après 18 mois d’absence, c’est avoir à reprendre certains plis, à revoir des gens et des lieux tout en cherchant de nouvelles découvertes. Il a d’abord eu Nantes où nous sommes atterris afin de récupérer notre Citroën. Nantes qu’on a revue depuis le même hôtel Etap qu’à l’automne 2013 dans une chambre aménagée de la même façon. Pour éviter les redites, on s’est donné comme programme d’aller voir l’allée Barbara dans la banlieue nord de Nantes, soit à Carquefou, pour admirer la statue de la chanteuse.
À l’époque, nous n’avions pas pu visiter le musée d’Arts de Nantes car il était fermé en raison d’une reconstruction majeure. Sa visite du vendredi 9 mars nous a beaucoup plu car nous y avons vu un musée composé d’une douzaine de grandes salles et offrant de belles toiles de quelques peintres connus, dont plusieurs Kadinsky. La toile qui me reste en tête est intitulée Le Déluge; elle est signée par un peintre dont je ne connaissais pas l’existence, Léon-François Comerre qui l’aurait peint en 1911,
Si Nantes était notre destination à l’arrivée et le sera au départ, le gîte loué à M. et Mme Liedts pour un mois est situé à deux pas du vieux port et de la magnifique gare. Un appartement à deux chambres très éclairé avec un stationnement privatif absolument nécessaire pour vivre dans un quartier quadrillé de parkings payants. En prime, à une minute, une allée commerciale de plus de 100 mètres certes en déclin mais en arcade, ce qui m’a permis lors de nombreux jours de pluie de faire mes marches à l’abri. Cette année, nous sommes venus au printemps plutôt qu’à l’automne, comme ce fut le cas au cours des dernières années, afin de revoir la symphonie des floraisons printanières. Comme prévu les mimosas étaient déjà en fleur à notre arrivée. Deux semaines plus tard, lors d’une visite chez nos amis Renée et Laurent dans les Landes, les cognassiers japonais et les forsythia l’étaient aussi tandis que les saules pleureurs présentaient leur feuillage vert tendre.
Et ce fut Rochefort avec sa corderie royale installée au XVIIe siècle le long du fleuve la Charente, ce cours d’eau sinueux et vaseux. La longueur du bâtiment étonne d’entrée de jeu, Encore un bunker!
En me parlant du bunker de La Rochelle, j’avais rétorqué à Micheline : “Tu ne veux pas me faire visiter un autre bunker! Après tous ceux vus Le salon du livre de Paris Parmi nos projets, il y avait deux séances de dédicaces au salon du livre de Paris pour Micheline. C’est à la suggestion de son éditeur, Marc Haentjens des éditions David, qu’elle avait accepté avec enthousiasme de passer quelque temps à Paris. Une fois sur place, on remarque qu’une trentaine d’auteur(e)s se remplaceront à tour de rôle au kiosque du Québec où trois tables avaient été assignées pour cet exercice toujours un peu gênant.
Le salon de Paris est en fait très semblable à ceux fréquentés au Canada, mais en beaucoup plus grand. Au final, il s’agit pour Micheline d’une réussite somme toute modeste peut-être, mais d’une réussite bien réelle pour une auteure qui pendant 8 ans a façonné, souvent dans le doute, son manuscrit. Du point de vue de la classe ouvrière −dont elle et moi sommes fièrement issus−, sa présence au salon de Paris aurait constitué un formidable succès pour ses parents. Une émission de télé qui me laisse pantois
Non seulement les lectrices sont toutes fort jolies, mais certaines, dans leur pose, me paraissent aguichantes. Avec cette émission, j’ai mesuré le fossé dans les rapports homme-femme entre la France et le Québec car je ne crois pas qu’une telle émission puisse voir le jour chez nous. Cela dit, il faudra sans doute que je m’attarde davantage à la qualité de Revoir Renée et Laurent dans les Landes Le choix de La Rochelle pour notre séjour reposait en partie sur le fait que nous ne soyons pas trop loin de nos amis Renée et Laurent qui vivent dans les Landes à Sore et de notre amie Guénola installée à Avranches en Normandie. Même si nous n’avions pas vu Renée et Laurent depuis avril 2012, ce fut comme si c’était hier. J’en ai profité pour leur demander leur avis sur cette fameuse émission de télé, mais ils ne la connaissaient pas. La visite chez Clavé de Labouc, producteur d’Armagnac depuis 4 générations fit, bien sûr, partie d’une randonnée dans la région que nos hôtes nous ont offerte. Vous connaissez mes goûts pour les digestifs; j’en ai rapporté que certains auront peut-être le loisir de goûter au retour! La visite des tours Saint-Nicolas et de la Chaîne On trouvera sur le chemin de ronde de la tour Saint-Nicolas des photos du milieu du XIXe siècle entre les créneaux; elles montrent le vieux port tel qu’il apparaissait depuis ce même point de vue. La comparaison entre La Rochelle hier et aujourd’hui est saisissante et mérite à elle seule de gravir les marches jusqu’en haut.
Des paysans de la mer Comme il se devait, l’Île de Ré, pays de mes ancêtres, était au programme. Le musée Ernest-Cognacq, de Saint-Martin-en-Ré, offre un excellent portrait de l’histoire de l’île et pourrait fort bien servir d’introduction à votre arrivée. On y apprend notamment que la célèbre prison de Saint-Martin a longtemps abrité les condamnés au bagne exilés en Guyane. Du même souffle, j’ai pu conclure qu’au moment du départ de mon ancêtre Gaudreau en 1677 pour la Nouvelle-France, la prison n’avait pas encore été créée de sorte qu’il fallait écarter l’hypothèse voulant que cet ancêtre avait été un ancien bagnard! La blague que j’avais toujours faite à savoir que «mon ancêtre n’était pas un bagnard repenti mais un geôlier!» n’avait même plus sa raison d’être.
Les habitants de l’île, les Rétais, n’étaient pas de pêcheurs en haute mer mais plutôt −j’ai adoré l’expression−des paysans de la mer qui exploitaient les marées pour extraire par exemple le sel des marais salants, pour récolter le varech comme engrais, mais aussi pour pêcher le poisson grâce à des écluses qui piégeaient les poissons lorsque la mer se retirait à marée basse. En somme disait un panneau, ils étaient des «pêcheurs à pied»! Peut-être venais-je de comprendre pourquoi ni mon père ni mon grand-père paternel ne s’adonnaient à la pêche De Guénola et d’une exposition au Scriptorial d’Avranches Rendre visite à notre amie Guénola en Normandie afin de partager avec elle la dure épreuve du suicide de son chum il y a deux ans faisait assurément partie des premiers objectifs de ce voyage. Puisqu’elle profitait du long congé pascal, elle nous avait invités et nous l’avons trouvée forte et déterminée et cela fut particulièrement agréable. Merci Guéno pour toutes tes confidences. Une météo réfractaire nous a incités à aller voir avec elle une nouvelle exposition au Sciptorial d’Avranches −musée qui renferme notamment les manuscrits du Mont Saint-Michel et présenté dans un autre récit. Quelle belle exposition! On y mettait à l’affiche une soixantaine de toiles du gardien de phare François Jouas-Poutrel qui a eu la belle idée de se mettre dans la peau de différents peintres célèbres afin de dessiner le Mont Saint-Michel. Mes deux préférées ont été ses représentations de Brugel et de Chagal. Et quel bel outil pédagogique que le livre publié par l’auteur en 2010 afin de présenter ses toiles!
Durant tout le voyage la météo ne s’est guère prêtée à l’allégresse. Elle a été pourrie: un peu plus frais que la moyenne (mais nettement mieux que celle qui sévissait à Montréal) de trop rares moments ensoleillés comme ceux de notre de passage dans les Landes et à Saint-Martin-de-Ré, beaucoup de pluie. Aucune occasion de porter la culotte courte tandis que Micheline a dû s’acheter un véritable imperméable qui lui restera néanmoins en souvenir Est-ce que la peinture du Déluge de Nantes était prémonitoire?
Et comble de malheur le syndicat des employés d’Air France annonçait le 26 mars quelques jours de grève dont le 7 avril; jour de notre date de retour. Certes l’entreprise avait précisé du même souffle qu’elle s’engageait à maintenir malgré tout 75% de ses vols lors des grèves, mais cela est venu cruellement gâcher notre voyage. Sans savoir cependant quels seraient les vols qui seraient effectivement annulés le 7, l’entreprise espérait ainsi que d’eux-mêmes les passagers se trouvent d’autres vols. Nous avons été tentés par cette offre, mais nous avons décidé d’attendre d’être à Nantes la veille de notre départ pour se rendre directement à un comptoir d’Air France afin de discuter sur place des options offertes. Entre temps, ma sœur Céline, ma bonne étoile, allait peut-être intercéder en notre faveur. Moi qui suis réglé comme une horloge afin de bien gérer mon diabète, qui aime bien planifier nos programmes de visite, qui la veille de mes journées de travail préparais le linge porté le lendemain, j’ai dû accepter l’incertitude. J'ai dû apprendre −non sans peine− à vivre avec cette épée de Damoclès sur ma tête qui finalement n’est jamais tombée puisque nous sommes revenus le 7 avec un départ de Nantes à 6h00, une longue escale de 11 heures à Paris pour prendre enfin le vol de retour à 18h00.
Pour finir le seul ego-portrait de nous deux de tout le voyage; il faut malgré tout être de son temps!
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